Risque du kyste hydatique durant la fête de l’Aïd : Les spécialistes recommandent le respect des règles d’hygiène

05/06/2024 mis à jour: 18:37
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Photo : D. R.

La campagne nationale de sensibilisation pour la prévention des kystes hydatiques a commencé. Initiée par le ministère de la Santé, celle-ci vise à mettre en garde les citoyens, qui accomplissent le rituel du sacrifice, contre ce problème de santé publique.

Le kyste hydatique est une anthropozoonose due au développement de kystes correspondant à la forme larvaire d’un tænia appelé Echinococcus granulosus. «Cette maladie, asymptomatique à son début, n’est le plus souvent diagnostiquée qu’au stade de complications, à savoir lors de l’apparition de kystes dans les organes, et nécessite alors une intervention chirurgicale souvent lourde et complexe», indique le communiqué du ministère de la Santé.

En ce qui concerne les symptômes du kyste hydatique, ils dépendent, selon le Dr Yacine Iddir, de la localisation de ces derniers dans le corps. «Toutefois, le patient peut souffrir de douleurs abdominales en raison de la présence de kystes dans le foie ou dans d'autres organes abdominaux», prévient le Dr Iddir. «Il y a aussi la jaunisse.

Cela se produit lorsqu'un kyste comprime les voies biliaires», ajoute-t-il. Autre symptôme possible : un problème respiratoire. «Le patient peut se plaindre d’une toux chronique et d'un essoufflement en cas d'atteinte pulmonaire», assure le Dr  Iddir. Et enfin, dans les cas les plus rares, des symptômes neurologiques apparaissent lorsque le cerveau est affecté.

Et la cérémonie du sacrifice du mouton, lors de l’Aïd El Adha, réunit tous les facteurs propices à la diffusion de cette maladie. Ces facteurs de transmission sont multiples. «Le parasite Echinococcus est principalement transmis par ingestion d'œufs présents dans les aliments ou l'eau contaminée par les excréments de chiens infectés», explique le Dr Yacine Iddir. La transmission peut également se faire via un contact direct avec des chiens infectés ou des objets contaminés par leurs excréments. «Nous avons d’ailleurs observé une augmentation des cas de kyste hydatique dans certaines régions ces dernières années.

Cette tendance semble être le résultat de plusieurs facteurs combinés», affirme le Dr Iddir. Et les raisons de cette hausse des cas sont multiples. La première est l’amélioration de la détection. En effet, selon lui, si une hausse des cas est enregistrée c’est parce qu' il y a eu des avancées dans les techniques de diagnostic. La seconde raison serait une meilleure sensibilisation des professionnels de santé. «Celle-ci a conduit à une détection plus fréquente des cas», explique le médecin. Une autre raison qui expliquerait la hausse des cas concerne l’hygiène.

«Des pratiques d’hygiène insuffisantes, notamment lors de la manipulation des carcasses d’animaux, peuvent contribuer à la propagation de la maladie», confie le Dr Iddir. Et enfin, dernière raison qui expliquerait, selon le spécialiste, la hausse de ces cas est l’augmentation du nombre de chiens errants, souvent porteurs du parasite. «Cela joue un rôle crucial dans la transmission de la maladie», ajoute-t-il.

C’est pourquoi, il estime important d’intensifier les campagnes de sensibilisation. 
De son côté, le ministère de la Santé appelle au respect de certaines précautions afin d’éviter tout risque de contamination. «Il faut prendre toutes les dispositions pour faire contrôler le mouton par le vétérinaire», recommande tout d’abord le ministère. Et dans le cas où le contrôle n’est pas possible, il est important d’examiner avec précaution les abats (foie, poumons) et les autres viscères du mouton à la recherche des kystes ou vésicules (boules d’eau).

Autre recommandation : penser à faire bouillir ou brûler les abats et les autres viscères du mouton qui portent des boules d’eau. «Il est recommandé d’enterrer les abats et les autres viscères du mouton qui portent des boules d’eau profondément sous terre (50 cm) de façon à ce que les chiens errants ne les déterrent pas et ne surtout pas les abandonner dans la nature ou dans les ordures ménagères», indique le ministère de la Santé, qui appelle, par la même occasion, les citoyens à ne jamais donner les abats et les autres viscères du mouton qui portent des boules d’eau à des chiens (votre chien ou celui du voisin) car ils constituent un réservoir du parasite. «Ne pas oublier les règles d’hygiène élémentaires, à savoir se laver les mains avant les repas et après avoir caressé un chien», poursuit le communiqué. 

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