Réunion des chefs des services de sécurité des deux pays : Une première pour intensifier la coopération

28/08/2022 mis à jour: 19:00
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Une réunion regroupant les responsables des services de sécurité algériens et français, présidée par les deux chefs d’Etat, Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, a eu lieu vendredi, à Alger. Selon un communiqué de la présidence de la République, ont pris part à cette réunion, du côté algérien, le général d’armée Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le directeur général de la lutte contre la subversion, le général-major M’henna Djebbar, le Directeur général de la Sécurité intérieure (DGSI), le général-major Djamel Kehal Medjdoub et le Directeur général de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE), le général-major Abdelghani Rachedi. 

Pour la partie française, il y avait le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, le chef d’état-major des armées, le général d’armée Thierry Burkhard, et le directeur général de la sécurité extérieure, Bernard Emié. La réunion de «coordination» a regroupé donc les plus hauts responsables des services de sécurité des deux pays. Une «première du genre à ce niveau depuis l’indépendance», comme l’a précisé la Présidence, en indiquant que les deux parties ont «procédé à un échange de vues sur les questions de sécurité d’intérêt pour les deux pays». La réunion vient aussi «confirmer la volonté des Présidents des deux pays de développer les relations bilatérales dans divers domaines pour les hisser au niveau escompté», ajoute-t-on encore. 
 

Le même jour, le général d’armée, Saïd Chengriha, avait reçu, au siège de l’état-major de l’ANP à Alger, Sébastien Lecornu, accompagné de Thierry Burkhard. «Cette visite nous permettra d’échanger, de manière franche et pragmatique, nos points de vue sur les sujets d’actualité, ainsi que les dossiers représentant un intérêt commun aux deux parties. En effet, ces dossiers ont évolué davantage au cours de ces dernières années, et ce, au regard de l’expansion de la menace terroriste en Afrique, en général, et dans l’espace sahélo-saharien en particulier», a déclaré à cet effet Saïd Chengriha. «L’évolution de cette menace a également accru le crime organisé transfrontalier, dont le trafic de drogues et d’armes, la traite des êtres humains et la contrebande sont les principales activités criminelles, proliférant de connivence avec les organisations terroristes», a-t-il ajouté, soulignant «l’intérêt des deux parties de préserver et de consolider les acquis en Méditerranée ouest en matière de sécurité maritime, notamment les efforts consentis dans le domaine de la coopération bilatérale pour la hisser au niveau attendu». 
 

«Promouvoir la coopération militaire»
 

De son côté, Sébastien Lecornu s’est dit prêt à «promouvoir la coopération militaire bilatérale à son niveau escompté». En évoquant «l’expansion de la menace terroriste en Afrique en général et dans l’espace sahélo-saharien en particulier» et «le crime organisé transfrontalier, dont le trafic de drogues et d’armes, la traite des êtres humains et la contrebande», il est clair que pour la partie algérienne la coopération doit, entre autres, être renforcée par rapport à ces questions qui sont devenues, au fil du temps, un enjeu majeur dans la région. La réunion des services de sécurité, tenue vendredi également, semble a priori orientée vers ces enjeux, avec d’autres bien sûr, l’Algérie ayant reproché à la France d’abriter des personnes recherchées par la justice algérienne pour des chefs d’accusation en lien avec le terrorisme, par exemple. Les enjeux sécuritaires sont tellement importants dans la région sahélienne que les uns et les autres souhaiteraient intensifier la coopération, qui reste tributaire, bien entendu, de la nature des relations entre les deux Etats. 

Or, la visite de Macron en Algérie, dont l’objectif sous-jacent est de mettre définitivement un terme à la brouille née à la suite des propos qu’il avait tenus en septembre 2021 et qui avaient conduit au rappel de l’ambassadeur d’Algérie à Paris pendant près de trois mois, semble donner un coup de pouce aussi à cette coopération sécuritaire. Du moins, c’est ce qu’espèrent les deux parties, à l’aune des déclarations tenues de part et d’autre. 
 

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