Retrait du permis de conduire : Impopulaire et inefficace

25/01/2022 mis à jour: 12:56
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Photo : B. Souhil

La décision relative au retrait immédiat du permis de conduire, qui devait renforcer la sécurité routière, n’avait pas permis de réduire le nombre d’accidents de la circulation, selon le gouvernement.

La disposition relative au retrait immédiat du permis de conduire en cas d’infractions routières, sera abrogée à partir du 1er février prochain, en raison de son inefficacité, selon une circulaire interministérielle émise respectivement par les ministères de l’Intérieur et des Transports.

Ainsi, le conducteur qui enfreint le code de la route pourrait simplement récupérer son permis dès le paiement de l’amende, lit-on dans ladite circulaire datée du 20 janvier en cours, adressée à la DGSN, la Gendarmerie nationale et aux walis.

Dans le détail, l’agent de sécurité, qui verbalise un conducteur ayant commis une infraction routière, lui confisque le permis et lui remet un document afin de pouvoir rouler pendant 10 jours, à compter de la date de l’infraction.

Le conducteur devra régler l’amende dans un délai n’excédant pas 45 jours. L’automobiliste pourrait ensuite récupérer son permis de conduire immédiatement après avoir payé l’amende. Une fois ce délai dépassé, le montant de l’amende sera revu à la hausse. Cette nouvelle disposition ne s’applique pas, en revanche, dans le cas où le conducteur commet un délit prévu et sanctionné par la loi.

Les deux ministères expliquent que cette nouvelle disposition vise à faciliter les démarches administratives au profit des conducteurs, réduire la pression sur les services de sécurité et administratif dans le traitement des infractions routières et inciter les contrevenants à payer les amendes.

La décision relative au retrait immédiat du permis de conduire, qui devait «renforcer la sécurité routière», n’avait pas permis de réduire le nombre d’accidents de la circulation, d’après la circulaire ministérielle conjointe émise par les ministères de l’Intérieur et des Transports.

«Entre 2011 et 2015, suite à l’entrée en vigueur de la disposition relative au retrait du permis de conduire, le nombre de décès provoqués par les accidents de la circulation a enregistré une hausse notable, avec une moyenne annuelle de 4600 morts», ont-ils fait savoir alors que l’ancienne procédure était largement décriée par les automobilistes.

Selon ladite circulaire ministérielle, la nouvelle procédure sera en vigueur en attendant une «profonde réforme» de la législation liée à la circulation routière. Annoncé en grande pompe il y a quelques années, le projet du permis à points n’a jamais abouti. Les routes algériennes sont réputées parmi les plus dangereuses au monde.

Les accidents de la route continuent de faire des victimes quasi quotidiennement, malgré la multiplication des campagnes de sensibilisation initiées par les pouvoirs publics sur la sécurité routière.

La vitesse des automobilistes, y compris des conducteurs de transports en commun, est la principale cause des accidents de la route, d’après la délégation nationale de la sécurité routière (ex-Centre national de prévention et de sécurité routière).

En 2020, toutefois, en raison des restrictions de déplacements imposées pour lutter contre la pandémie de Covid-19, les accidents de la circulation ont diminué de 13,16% par rapport à 2019, selon la DNSR.

L’Algérie a enregistré près de 19.000 accidents de la route en 2020, qui ont fait 2844 morts, contre 22 507 accidents ayant fait 3275 morts en 2019. Le nombre d’accidents enregistrés en 2020 a été le plus bas depuis 1970 et le nombre de morts le plus faible depuis 1975, selon la délégation.

Les véhicules légers sont les plus impliqués dans ces accidents avec un taux de 66,46%, suivis des motocycles (19,39%), et ce, en dépit du fait qu’ils ne représentent que 01,83% du parc national des véhicules, selon les statistiques de 2018. Les camions, quant à eux, occupent la 3e place (8,06%), suivis des véhicules de transport de voyageurs (2,06%).

 

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