Des «discussions entre les Etats-Unis et le Niger» sont toujours en cours, a précisé le général Langley. Elles ont été entamées à Niamey, il y a une semaine, par Washington, selon le Pentagone.
Des décisions sur les modalités de retrait des troupes américaines du Niger seront annoncées dans les prochaines semaines par les Etats-Unis a déclaré, hier à Abidjan, le chef du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom), lors d’une conférence de presse, selon des propos rapportés par l’AFP. Des «décisions seront rendues publiques dans les semaines à venir», a annoncé Michael Langley, à l’issue d’un entretien avec le président ivoirien Alassane Ouattara.
Le régime militaire du Niger, issu d’un coup d’Etat perpétré le 26 juillet 2023, a dénoncé, en mars, l’accord de coopération militaire en vigueur avec les Etats-Unis, estimant que la présence des forces américaines, déployées dans le cadre de la lutte antidjihadiste, était désormais «illégale».
Washington a accepté, mi-avril, de retirer du pays ses plus de 1000 soldats et annoncé envoyer une délégation à Niamey pour s’accorder sur les détails de ce retrait. Des «discussions entre les Etats-Unis et le Niger» sont toujours en cours, a précisé le général Langley. Elles ont été entamées à Niamey, il y a une semaine, par Washington, selon le Pentagone.
Au Niger, les Etats-Unis disposent notamment d’une base de drones importante près d’Agadez, construite pour environ 100 millions de dollars. Le général Michael Langley a, par ailleurs, évoqué «le futur du partenariat entre la Côte d’Ivoire et les Etats-Unis, en l’occurrence Africom» qu’il souhaite «renforcer» concernant la «sécurité» et «la société civile». «Nous réalisons qu’une menace existe toujours», en particulier «à la frontière nord» de la Côte d’Ivoire, a-t-il dit, en référence aux groupes djihadistes qui ont déjà sévi dans le pays.
Instructeurs russes
Après le coup d’Etat qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, le 26 juillet dernier, le nouveau régime militaire a exigé et obtenu le départ des soldats de l’ex-puissance coloniale française et s’est notamment rapproché de la Russie, comme le Mali et le Burkina Faso voisins, eux aussi gouvernés par des militaires.
Début décembre, Niamey a annoncé mettre fin à deux missions, civile et militaire, de l’Union européenne (UE). Les derniers soldats français ont quitté le pays fin décembre, et le 10 avril, une centaine d’instructeurs russes sont arrivés à Niamey.
Le Niger a également réceptionné sa première livraison de matériel militaire russe, dans le cadre de sa nouvelle coopération sécuritaire avec la Russie. Les instructeurs russes vont installer au Niger «un système de défense antiaérien» et «assureront une formation de qualité» aux militaires nigériens «pour son utilisation efficiente», selon les autorités.
Le Niger est confronté dans l’Ouest à des violences djihadistes récurrentes et meurtrières perpétrées par des groupes djihadistes affiliés à Al Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) et dans le Sud-Est par Boko Haram et l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).
Après le Mali l’an dernier, le Niger et le Burkina ont annoncé, début décembre, leur retrait de l’organisation antidjihadiste G5 Sahel, neuf ans après la création de l’organisation dont les autres membres sont la Mauritanie et le Tchad. Les trois pays ont créé, en septembre, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) pour renforcer leur coopération.