L’ambassade suisse à Alger a célébré du 19 au 21 novembre le modèle architectural helvète avec l’ouverture d’une nouvelle résidence et la rénovation du jardin. Jean-Pierre Fux, ambassadeur de suisse à Alger, a précisé, lors d’une réception, le 21 novembre au soir, que le bâtiment, qui abrite les services de la représentation diplomatique, à la rue Slimane Amirat, à El Mouradia, à Alger, a déjà dix ans d’existence (au niveau de l’ex-Domaine Les Tamaris).
Un bâtiment aux façades en moucharabieh fait de croix diagonales réalisé par les architectes Thierry Savoy (Suisse) et Mohamed Larbi Merhoum (Algérie) sur des plans du bureau lausannois Bakker et Blanc.
«Le risque sismique a conduit à reconstruire la résidence. Les architectes Oliver Lütjens et Thomas Padmanabhan (Zurich) ont, quant à eux, conçu le nouveau bâtiment comme ''un pavillon de jardin ouvert et kaléidoscopique''. Il intègre dans un patio et sur le toit-terrasse des interventions de Florian Bischoff (Zurich), architecte paysagiste qui a également redessiné et réaménagé les jardins historiques, plantés des essences rares», a précisé l’ambassade suisse dans un communiqué.
«L’architecture, c’est aussi un moyen de réduire l’impact des risques naturels. Ces bâtiments répondent à des normes anti-sismiques ; leur construction a évité le gaspillage des ressources, et la consommation d’eau et d’énergie y sera abaissée. Il y a un travail esthétique et écologique. Nous devons agir préventivement à tous les niveaux - la COP 28 à Dubaï nous le rappellera prochainement- pour éviter le pire», a souligné Jean-Pierre Fux. La 28e Conférence des Parties sur le climat de l’ONU (COP 28) se déroulera du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï, aux Emirats arabes unis.
Thomas Padmanabhan a indiqué, pour sa part, que le projet de construction d’une nouvelle résidence à l’ambassadeur de Suisse est le résultat d’un concours. «L’idée architecturale est celle de l’ouverture. La maison n’est pas une boîte fermée. C’est une structure qui s’ouvre de tous les côtés. Cette ouverture symbolise le dialogue entre les Algériens et la Suisse. A l’intérieur, beaucoup de formes vont ensemble. Le principe artistique est la diversité dans l’unité. C’est le principe de la Suisse.
C’est un petit pays avec quatre langues nationales (allemand, romanche, italien et français) et avec beaucoup de cultures diverses qui se réunissent à travers une volonté commune», a-t-il souligné. Il a précisé que la résidence a été construite par des entreprises algériennes avec l’utilisation partielle de matériaux locaux comme le marbre gris-blanc. «Nous avons été impressionnés par les capacités et la précision des entreprises algériennes. Nous n’aurions pas construit une maison avec une telle complexité sans la compétence de ces entreprises. Nous avons été ravis aussi de travailler avec des architectes algériens», a confié Thomas Padmanabhan.
Une table ronde a été organisée au Centre d’études diocésain Les Glycines, à Alger sur «L’architecture suisse à Alger : énergie et environnement», en présence des architectes Oliver Lütjens, Thomas Padmanabhan, Akli Amrouche, Halim Faïdi. La discussion a été modérée par Mourad Bouzar, auteur d’une thèse sur l’architecte, urbaniste et artiste suisse Jean-Jacques Deluz. «Deluz, avec cinquante ans d’avance, intégrait déjà, en Algérie, la composante environnementale dans ses projets.
Les archives Deluz sont déposées depuis 2014 dans l’importante bibliothèque des Glycines», précise-t-on à l’ambassade suisse. Selon Jean-Pierre Fux, le cimentier suisse Holcim, qui est présent en Algérie, utilise des matériaux écologiques. «En Algérie, Holcim El Djazair mène des projets de recherche sur le ciment écologique.
Il utilise la boue des barrages. J'ai visité son usine à Biskra», a-t-il dit. Il a salué la création depuis une année de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-suisse (CCIAS), qui a ses bureaux au niveau de l’hôtel El Aurassi, à Alger.