24 musiciens de sept pays africains et des Etats-Unis participeront du 21 février au 17 mars 2022, à Taghit et à Alger, à une résidence internationale baptisée «One Beat Sahara».
Devant se dérouler l’année dernière, les organisateurs de «One Beat Sahara» ont décidé de reporter ce rendez-vous artistique à 2022 en raison de la pandémie de la Covid-19 dans le monde.
«One Beat Sahara» (Un battement au Sahara) est une initiative du Département d’Etat américain du Département des Affaires éducatives et culturelles, produite par Bang On A Can’s Found Sound Nation, en partenariat avec l’ambassade des Etats-Unis en Algérie, le ministère de la Culture algérien, avec le soutien supplémentaire des ambassades des Etats-Unis en Libye, Mali, Mauritanie, Maroc, Niger et Tunisie.
Le programme sera dirigé par des directeurs artistiques - des anciens de One beat, notamment l’auteur et compositeur algérien Chakib Bouzidi et les artistes américains Domenica Fossati et Haile Suprême avec le soutien du personnel de One Beat.
Ce programme se basera sur les éléments de ces traditions artistiques et leurs liens avec la musique nord-africaine - à la fois ancienne et contemporaine - qui crée une puissance culturelle basée sur la résilience, la créativité et le soutien mutuel.
Le thème de One Beat Sahara 2022 sera axé sur le silence, comme forme d’oppression, de source de pouvoir et de conscience créative.
Pour rappel, un appel à candidatures pour la participation à cet événement artistique a été lancé du 2 août au 7 septembre 2020, ouvert à tous les musiciens et artistes sonores engagés civiquement, âgés de 19 à 35 ans, originaires d’Algérie, Libye, Mali, Mauritanie, Maroc, Niger, de Tunisie et des Etats-Unis.
Les délibérations ont eu lieu dernièrement par un jury composé de professionnels et des membres du programme One Beat. Parmi les artistes algériens retenus, citons entre autres Hind Meriem Boukella, Raja Kateb, Soumia Ghechami, Bouba, Karim Bouras, Lahbib Benslama et Nazim Bakour.
Côté étrangers, on retrouve les artistes Famas M’Baye de la Mauritanie, Hadja Fanta Diabete du Mali, Hassen Ben Ahmed Mchaikhi et Sarra Douik de Tunisie, Aziz Azi et Soufiane Ez-Zahy du Maroc ainsi que Black Assets, Ignabu, Elena Canlas, Jenna Camille, Matt Evans et Nappy Nina des Etats-Unis.
L’un des directeurs artistiques de «One Seat Sahara», à savoir le leader du groupe musical algérien Ifrikya Spirit Chakib Bouzidi nous indique que la résidence à Taghit débutera le 24 février, suivie d’un concert ouvert au public le 5 mars prochain. Il y aura également des activités d’engagements sociaux vers la communauté de Taghit et de Béchar.
Le programme prévoit, également, des ateliers avec de jeunes talents de la région de Béchar et du développement de stratégies pouvant être appliquées dans leurs communautés d’origine. Durant ces activités d’engagements sociales, un «street studio» sera au programme de cette résidence.
Le but est de faire sortir le studio d’enregistrement des murs et faire ainsi intervenir la communauté. De même que les instruments musicaux seront présentés aux enfants de Taghit.
Le musicien retenu, éclaire Chakib Bouzidi, se doit de détenir un engagement social pour une communauté locale.
C’est l’un des critères des plus importants pour la sélection de ce programme qui prévoit aussi des masters class et des workshops pour les artistes pour, par exemple, s’enregistrer, faire des collaborations, comment composer en groupes, comment faciliter le langage sur scène entre musiciens.
Ce sont des formateurs américains qui seront présents, mais nous avons prévu la traduction en langue française et arabe par les managers et les directeurs artistiques de chaque groupe. Place ensuite à un retour à Alger avec une résidence à la villa Abdellatif, ponctuée par un concert de clôture à l’Opéra d’Alger dont la date n’a pas encore été définie.
Notre interlocuteur tient à préciser que durant cette année de pandémie, «nous avons beaucoup travaillé en faisant des activités, notamment des réunions sur Zoom où des musiciens se sont rencontrés virtuellement. Chacun a fat découvrir son travail. Nous avons fait également des ateliers d’échange pendant cette année. Cela a permis aux artistes de se connaître».
Mise à part cette résidence artistique, il est attendu des collaborations entre musiciens et de petits groupes qui seront enregistrés. De même qu’il est prévu l’enregistrement des travaux effectués par les musiciens durant ces trois semaines de résidence.
Il est à noter, par ailleurs, que le programme One Beat est une pléiade de programmes de diplomatie musicale qui a débuté en 2012 et a travaillé avec des centaines de musiciens de plus de 50 pays engagés dans la vie sociale.
Ce programme, intéressant à plus d’un titre, permettra de créer en collaboration une œuvre originale et développer un réseau global d’initiatives musicales engagées civiquement.