Repère - De la Nakba au génocide

16/05/2024 mis à jour: 01:11
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Jamais des propos de responsables occidentaux n’auront affiché autant de mépris et d’arrogance envers un peuple, en butte à l’injustice, que ceux tenus par le conseiller à la Sécurité à la Maison-Blanche.

«Il n’y a pas de génocide à Ghaza», a déclaré Jake Sullivan d’un ton péremptoire qui laisse plus d’un sans voix. Plus de 35 000 morts, dont 15 000 enfants, tués dans des bombardements, des pilonnages, de jour comme de nuit, ou par des tirs de drones et de snipers depuis plus de 7 mois.

Des déplacements forcés de population sous la menace de l’artillerie et de l’aviation sionistes, villes entièrement rayées de la carte, hôpitaux totalement détruits…

Autant de crimes de guerre au quotidien qui ne sauraient être assimilés, selon ce responsable américain, à un génocide ! Aujourd’hui encore, la ville de Rafah, frontalière avec l’Egypte, et où près d’un million et demi de Ghazaouis ont trouvé refuge depuis le début de l’agression par l’armée d’occupation sioniste, connaît le plus grand déplacement forcé de population sous la menace de bombardements et de raids meurtriers de chars et de blindés. Un demi-million de personnes ont déjà abandonné le réduit de quelques kilomètres carrés pour fuir plus au Nord.

La plupart d’entre eux en sont au énième déplacement à la recherche d’une hypothétique sécurité pour les femmes et les enfants, et beaucoup craignent et risquent la mort sous les bombes ou par la famine tout simplement.

Telle est la stratégie de cette épuration ethnique ordonnée par Netanyahu et les suprémacistes racistes de son gouvernement qui ne s’arrêtera, selon ses concepteurs, qu’avec l’élimination des Palestiniens de la bande de Ghaza, dans un premier temps, avant que ne vienne le tour des Palestiniens de Cisjordanie qui sont déjà pris pour cible par les colons et l’armée sionistes.

Chaque jour, des dizaines d’entre eux meurent sous les tirs de snipers de colons racistes ou de militaires israéliens, tandis que des centaines d’autres sont emprisonnés sans aucune forme de procès. Le nombre de détenus palestiniens dans les geôles sionistes a plus que doublé depuis le 7 octobre dernier. Ils sont aujourd’hui plus de 10 000 à croupir en prison en Israël et dans les territoires occupés, la plupart sans jugement.

En Cisjordanie, des villages entiers sont vidés de force de leurs habitants par l’occupant sioniste et leurs terres accaparées par les colons juifs. A l’heure actuelle, rien ni personne ne semble vouloir ou même pouvoir arrêter cette folie génocidaire qui s’est emparée de Netanyahu et des suprémacistes de son gouvernement ainsi que d’une bonne partie de l’establishment sioniste. Les ordonnateurs de cette épuration ethnique entendent mener leur sinistre entreprise jusqu’à son terme.

Dussent-ils sacrifier les vies de leurs propres citoyens ou celles des humanitaires venus aider à soulager les populations civiles palestiniennes de leurs souffrances quotidiennes. Quelques jours après l’attaque d’un convoi d’une ONG américaine, ayant entraîné la mort de plusieurs de ses membres, c’est un véhicule des Nations unies à Ghaza qui a subi des tirs meurtriers israéliens.

Immédiatement après l’annonce, là aussi, du décès d’un agent «onusien», l’Organisation non gouvernementale Human Rights Watch a rapporté que depuis le mois d’octobre, ses convois d’aide humanitaire ont été visés huit fois par l’armée sioniste d’occupation.

Toutes les organisations attaquées au mépris du droit humanitaire international et des Conventions de Genève n’ont d’ailleurs pas manqué de préciser qu’elles ont pris soin de prévenir à l’avance les Israéliens des déplacements de leurs véhicules et signaler l’itinéraire, démentant ainsi les allégations mensongères des agresseurs sionistes, selon lesquelles ces convois se seraient retrouvés à leur insu sous les feux de leurs chars ou de leur artillerie.

Tous ces crimes de guerre viennent rappeler aux Palestiniens que leur drame a débuté il y a 76 ans, quand les groupes terroristes sionistes, relayés peu de temps après par une armée agressive équipée par les pays occidentaux, ont commencé à les chasser de leur maison, de leur village et  accaparer les terres de leurs ancêtres. Premiers massacres, premiers épisodes de la Nakba.

Un drame qui se poursuit jusqu’à présent, avec le génocide qui se déroule aujourd’hui sous les yeux du monde entier avec la complaisance outrancière des puissants et en premier lieu celle des Etats-Unis.
 

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