C’est officiel, dès demain, les 11 millions d’élèves reprendront le chemin de l’école. La décision a été annoncée ce jeudi dans un communiqué du Premier ministère. «La levée de la mesure de fermeture les établissements scolaires, à compter de dimanche 6 février 2022, dans le respect de protocole sanitaire validé par le comité scientifique et l’accélération de la vaccination des personnels de l’éducation nationale», lit-on dans le communiqué de gouvernement.
Une décision qui vient mettre un terme aux rumeurs mais surtout inquiétudes quant à la poursuite du confinement imposé aux établissements scolaires de la République suite à la propagation de la pandémie de la Covid-19. Fermées le 20 janvier dernier, les écoles ouvriront sous conditions de respect du protocole sanitaire.
C’est ce qu’instruit le ministère de l’Education nationale à ces directeurs de l’éducation, qui a leur tour ont transmis les consignes aux directeurs des établissements. «Dans le cadre des mesures de prévention contre la pandémie de Covid-19, il est strictement imposé le port de la bavette à toutes les personnes entrant dans l’établissement, à savoir personnel administratif et pédagogique, élèves et parents. Tout employé présentant des symptômes de contamination devra s’autoconfiner après présentation d’un certificat médical.
Il est également strictement imposé la mise en place des mesures citées dans le protocole sanitaire, à savoir la mise à disposition des produits désinfectants (eau de Javel et gel hydroalcoolique), le respect de la distanciation physique et la désinfection régulière de tous les espaces communs de l’école, à savoir les classes, les sanitaires, les cantines et les internats», souligne la note envoyée par les directeurs de l’éducation (DE) aux directeurs des établissements. Ces derniers sont également appelés à faire le nécessaire pour que le savon liquide et autres produits d’hygiène soient disponibles.
Absence de campagnes de désinfection !
Dans les différents communiqués autour de cette reprise scolaire, il n’a été en aucun cas cité la dotation des établissements scolaires d’un budget spécial pour la mise en application des différentes instructions, liées au protocole sanitaire. Les différents syndicats du secteur s’entendent à dire qu’aucune campagne de désinfection des établissements n’a été faite durant ces 17 jours de fermeture.
Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapeste), avait confirmé que «les écoles rouvriront dans les mêmes conditions qui les ont poussées à fermer». Les établissements qui souffrent d’un grand déficit budgétaire n’ont pas été dotés, selon lui, de thermomètres frontaux, de bavettes et de gels désinfectants. Ceci est aussi valable pour les moyens humains, notamment en agents d’entretien au primaire.
«Arrêter la propagation du virus nécessite une prise en charge à l’intérieur et l’extérieur de l’école, notamment dans le transport scolaire où les élèves sont entassés», s’offusque M. Meriane.
Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) estime que le nombre des contaminations n’est pas en baisse parmi les travailleurs du secteur et les élèves. D’ailleurs, il prévoit un taux d’absentéisme très important. Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste dénonce la «démission» de la tutelle quant aux opérations de désinfection des établissements et la prise en charge des doléances des directeurs d’établissement quant au manque de moyens.
Même son de cloche au Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef). Son secrétaire général, Boualem Amoura, estime que la reprise des cours se fera dans des «conditions lamentables», notamment en matière d’hygiène et de distanciation physique, qui n’est plus appliquée suite à la fusion des groupes scolaires afin de palier au manque d’enseignants.
Il est à rappeler que le ministère insiste sur la vaccination comme seul et unique moyen de lutte contre la propagation de la Covid-19. Mais à ce jour, les taux de concrétisation de l’opération restent faibles.