Rencontres-débats de l’image sous-marine d’Alger (RISMA) au Bastion 23 : Sauver le patrimoine biologique de l’Algérie

13/02/2023 mis à jour: 06:38
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Plongée en immersion dans le monde aquatique au Palais des raïs (Bastion 23), le temps d’une semaine. Le prestigieux palais se transforme en Salon d’exposition photographique du monde marin. Pour cette première édition, qui a ouvert ses portes samedi dernier, plus d’une trentaine de photographies sur les espèces de la mer sont exposées sur les murs du joyau historique, réunissant les talents des professionnels algériens de la plongée et de la photographie sous-marine.

Ces derniers ont fait le pari de faire vivre une exposition sur la base d’un engagement participatif qui prouve leur volonté collective de faire reconnaître leur talent et leur rôle que pourrait jouer la photographie dans le domaine de la recherche scientifique moderne et des sciences participatives.

Cette exposition de photos, organisée et chapeautée par Mohamed Zoughailech, représente des espèces marines tout en couleur et des paysages marins fascinants, marquant  par leur splendeur des formes, des ombres et des couleurs d’un bigarré hors du commun et que les 15 plongeurs photographes ont pu immortaliser.

Il est évident que l’exposition n’a pas pour seul objectif de vulgariser la beauté des espèces des fonds marins. Elle ouvre également un grand portail sur la problématique de la sauvegarde du patrimoine biologique marin de notre pays, qui est souvent menacé par différents aspects. C’est dans ce sillage que s’est tenue, durant la même journée, une rencontre-débat sur la thématique de la protection de la biodiversité marine et du patrimoine subaquatique.

Dans le parvis central du palais, qui a drainé beaucoup de monde, entre professionnels marins, étudiants, associations de sauvegarde, le biologiste marin Islam Bentahar, l’un des organisateurs de l’événement, a étalé, durant une quarantaine de minutes, un exposé passionnant sur la composition de l’écosystème méditerranéen dans les fonds rocheux, sur-fonds et fonds sableux du bassin méditerranéen. Le conférencier a abondé, dans le même sens, sur l’impact du réchauffement climatique sur l’écosystème marin dont les dégâts sont jugés «catastrophiques» et «irréversibles». Sur une autre optique, il cite, sans ambages, le phénomène du braconnage qui touche les fonds marins algériens.

Pour sa part, Haddad Sara, jeune étudiante en biodiversité marine et membre de l’association Marenostrum Cherchell, (association de jeunesse créée en 2010 et ayant pour but la protection de l’environnement), était l’invitée spéciale de cette rencontre pour parler du programme de l’association, dont le rôle principal est le nettoyage des plages et fonds marins, la sensibilisation au sein des établissements scolaires et les institutions publiques. Dans ce sens, l’étudiante n’a pas manqué de citer l’adhésion de l’association, depuis mai 2022, au projet Parsac, financé par le PNUD, lequel consiste en l’amélioration de la connaissance sur la biodiversité marine et littorale par la science participative (application mobile à télécharger).

Le troisième volet de la rencontre, présenté par Mehdi Hammani, professionnel de la photographie sous-marine, a été consacré au chapitre patrimoine immergé dans les fonds marins et les techniques de vidéo (3D et 360°) utilisées dans la plongée, non sans parler des restes (épaves de guerre) sur les côtes algériennes, lesquels sont des biens culturels qu’il faut sauvegarder du pillage.

Cet événement est parrainé par l’Organisation nationale du tourisme durable (ONTD). L’objectif étant de faire connaître et faire émerger de nouvelles disciplines peu connues et de nouveaux talents, qui contribuent à la sauvegarde de façon directe et indirecte du patrimoine biologique de l’Algérie et définir les défis futurs environnementaux.

L’exposition au grand public s’étalera jusqu’au 18 février.  

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