Relations algéro-nigériennes : Place au réchauffement, après une longue crise

14/08/2024 mis à jour: 17:40
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M. Tebboune a eu, hier, des entretiens élargis avec la délégation nigérienne, conduite par Ali Mahmane Lamine Zeine

L’Algérie et le Niger décident de tourner la page de la crise qui dure depuis près d’une année. Ils affichent leur volonté de renforcer leur coopération dans tous les domaines, notamment sécuritaire et économique. 

Ce vœu est soutenu par les responsables des deux pays, à l’occasion de la visite à Alger du Premier ministre nigérien, Ali Mahmane Lamine Zeine, arrivé lundi dernier à la tête d’une forte délégation ministérielle. 

En effet, le premier responsable du gouvernement nigérien, reçu hier par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, auquel il a remis «une lettre du président du Conseil militaire du Niger, AbdourahamaneTiani», a eu une réunion de travail avec son homologue Nadir Larbaoui. A cette occasion, les deux hommes expriment l’engagement des deux pays à densifier leurs relations et leurs échanges. 

Dans ce sens, M. Larbaoui souligne «l’intérêt particulier que porte le président Abdelmadjid Tebboune au développement des relations bilatérales avec la République du Niger, pays frère, saluant les relations fraternelles historiques entre les deux pays et peuples frères». 

Il évoque, dans la foulée, «la coopération bilatérale que les deux pays ambitionnent de hisser à des niveaux supérieurs dans le cadre des mécanismes bilatéraux et à travers l’échange de visites de haut niveau pour la mise en œuvre des programmes de coopération en place et le parachèvement des projets de développement communs». 

Pour sa part, le Premier ministre nigérien estime que sa visite en Algérie à la tête d'«une importante délégation ministérielle revêt une grande importance». Il exprime, ainsi, «sa fierté d’être en Algérie, qui a toujours eu un rôle déterminant dans l’accompagnement de son pays dans ses efforts de développement et des positions positives envers la République du Niger, surtout dans les moments les plus difficiles qu’elle a eu à traverser». 

Poursuivant, il adresse «ses remerciements et salue la position du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, contre toute intervention militaire au Niger», suite au coup de force contre le président Mohamed Bazoum. L’Algérie avait, rappelons-le, mis en garde contre les dangers d’une intervention militaire étrangère pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Elle avait aussi proposé sa médiation, en prônant, en octobre 2023, une transition de six mois, laquelle n’avait pas été acceptée par le Conseil militaire qui a pris le pouvoir dans ce pays du Sahel. Cette attitude a marqué le début de la crise entre Alger et Niamey. En avril dernier, le ministre nigérien des Affaires étrangères avait convoqué l’ambassadeur d’Algérie au Niger pour protester contre «des violences lors l’opération de refoulement des migrants subsahariens».


«Promotion de la paix et la sécurité dans la sous-région» 

Depuis, il n’y a aucun échange de visite entre les deux pays, jusqu’à la semaine dernière, qui a vu le déplacement à Niamey du ministre de l’Energie, Mohamed Arkab. Une visite qui a été suivie de celle de Ali Mahmane Lamine Zeine, qui souligne «l’attachement de son pays, dirigeants, gouvernement et peuple, au partenariat et à la coopération avec l’Algérie, à laquelle il est lié par des relations de fraternité, d’amitié et de bon voisinage». 

«Nous aspirons à renforcer davantage la coopération bilatérale en faveur de l'accompagnement de la République du Niger dans ses efforts visant à conforter la souveraineté nationale sur ses richesses, à atteindre les objectifs de stabilité et de développement et à relever les défis que connaît la région», déclare-t-il. 

Le responsable nigérien met aussi l’accent sur «l’importance des projets structurels communs et des projets prévus dans le cadre de l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, conformément aux hautes instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune». 


Cette visite est marquée également par la rencontre entre le ministre de la Défense nigérien, Salifou Modi, et le chef d’état-major de l’armée algérienne, Saïd Chanegriha. Les deux hommes insistent sur la «consolidation de la coordination sécuritaire et de la coopération militaire bilatérale entre les armées des pays». 

«Cette coopération gagnerait, en effet, à être inscrite dans le cadre d’une nouvelle dynamique, sur la base d’échanges francs et constructifs à même de contribuer à la promotion de la paix et de la sécurité dans notre sous-région», affirme Saïd Chanegriha, réitérant le «rejet de l’ingérence étrangère, quelles que soient sa nature et ses objectifs».

 «Notre conviction est que les problèmes internes du continent africain ne peuvent être résolus qu’en interne, avec les compétences, les capacités et les forces vives des pays de notre continent», a indiqué le premier responsable de l’armée algérienne.  Madjid Makedhi 
 

 


 

Entretiens élargis entre Tebboune et la délégation nigérienne 
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a eu, hier à Alger, des entretiens élargis avec la délégation de la République du Niger, conduite par le Premier ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine. Etaient présents à ces entretiens du côté algérien, le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le général d’armée Saïd Chanegriha, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, le directeur de cabinet à la présidence de la République, Boualem Boualem, ainsi que des membres du gouvernement. 

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