Pour l’actuel locataire du département de l’Industrie nouvellement désigné, qui a encore le temps d’examiner tous les contours du lourd dossier de la gestion des entreprises publiques et engager les réformes nécessaires, la problématique revêt un aspect plus global, comme le sous-entendent les directives adressées aux gestionnaires des groupes industriels.
Le nouveau ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, a réuni samedi dernier les PDG et responsables des groupes industriels publics pour leur présenter la nouvelle feuille de route décidée pour la relance du secteur. Sifi Ghrieb a entamé, samedi, «une série de rencontres avec les responsables de ces groupes en vue d’évaluer leurs performances, celles de leurs filiales et entreprises affiliées, afin de garantir leur efficacité et remédier aux dysfonctionnements et obstacles qu’ils rencontrent», indique un communiqué du département de l’Industrie.
Le bal des réunions a été ouvert hier, par les responsables du groupe des industries locales Divindus, du groupe des industries électroniques, de l’électroménager et électriques Elec El Djazair, de la Société nationale de sidérurgie (SNS), ainsi que du groupe Algerian Chemical Specialties (ACS) et leurs filiales respectives.
Entre modèle de gestion désuet ou inadapté et difficultés financières, les groupes industriels publics maintiennent, dans un large spectre, difficilement le cap, contraignant ainsi l’Etat à injecter, à chaque situation de crise, des financements de secours.
Si pour le ministre sortant, Ali Aoun, le «mal» est dans le management de ces groupes, pour l’actuel locataire du département de l’Industrie nouvellement désigné, qui a encore le temps d’examiner tous les contours du lourd dossier de la gestion des entreprises publiques et engager les réformes nécessaires, la problématique revêt un aspect plus global, comme le sous-entendent les directives adressées aux gestionnaires des groupes industriels.
Le premier responsable du département de l’industrie a ainsi désigné les points sur lesquels agir pour améliorer la performance des EPE, à savoir : «les plans d’action des groupes, les stratégies de relance, leur situation financière et économique, l’adoption de politiques de marketing dynamiques sur les marchés extérieurs, notamment africains, ainsi que le renforcement du rôle des centres de formation du secteur et leur implication accrue dans la réalisation des objectifs fixés», rapporte le communiqué.
Ce dernier précise que le ministre a «élaboré une feuille de route» et instruit ses interlocuteurs des démarches à entreprendre afin d’améliorer «les performances, l’efficacité et les résultats de ces groupes industriels et de leurs filiales, conformément aux orientations du président de la République visant à dynamiser le secteur industriel».
«Feuille de route»
M. Ghrieb a souligné «l’importance de créer un cadre de coopération et de coordination entre les groupes industriels et les autres secteurs économiques» ainsi que «l’élaboration d’un guide stratégique national pour l’industrie, portant sur les intrants, les extrants, les compétences nationales dans les métiers de l’industrie, les déchets industriels et les parcs de technologie industrielle».
Ces mécanismes serviront, selon la même source, «de référence pour la prise de décisions au niveau des groupes publics, le développement de l’ingénierie dans le domaine industriel, l’orientation des investisseurs et des start-up, ainsi que pour les différents centres de recherche».
Outre les points cités, Sifi Ghrieb a également abordé la question de la conformité des produits devant jouer un «rôle crucial dans l’assurance de leur qualité, facilitant ainsi leur exportation et leur accès aux marchés internationaux». Notons qu’une série de mesures et procédures a été adoptée à l’issue des discussions avec les responsables des groupes publics, en vue d’«une prise en charge urgente des situations et contraintes».