Relance de l’investissement productif : Le chantier de la débureaucratisation toujours en suspens

15/02/2022 mis à jour: 18:00
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La bureaucratie mine toujours l’économie nationale / Photo : D. R.

Il est question, comme ne cessent de le souligner les économistes et les chefs d’entreprise, de prendre en charge efficacement tout ce qui est en lien avec l’écosystème de l’investissement. Ce qui n’est pas le cas. On en est encore à la phase d’évaluation des potentialités d’investissement des filières industrielles et des opérations d’audit des entreprises publiques.

Après les appels à la régularisation des projets en suspens et les engagements pris dans ce cadre, les bilans se suivent autour de cette opération. Le dernier en date a été rendu public ce 13 février à l’issue du Conseil des ministres. Il fait part globalement de la levée des obstacles sur 15 nouveaux projets d’investissement, alors que 44 autres sont entrés en exploitation.

On continue donc à dresser des chiffres sur les projets pris en charge et les postes d’emploi créés à travers les secteurs concernés dans le cadre des exposés présentés par le médiateur de la République chargé de parvenir à une solution définitive aux 915 chantiers en suspens. Mais la question est beaucoup plus profonde.

Au-delà de ce «déblocage», certes fort attendu par les porteurs des projets en question, il y a la nécessité plutôt de régler définitivement ce dossier en rompant avec les tergiversations et l’instabilité juridique. Autrement dit, en finir avec les verrous qui ont freiné l’essor de l’investissement productif pendant plus de 20 ans et qui persistent encore aujourd’hui au moment où, dans les discours, l’on ne cesse de fonder les espoirs sur la relance économique, plaçant même cette année sous le signe de la relance.

Laquelle dépend justement de la mise en œuvre du nouveau code de l’investissement, dont la promulgation était attendue avant la fin de l’année dernière. Mais pas que, puisqu’il est question, comme ne cessent de le souligner les économistes et les chefs d’entreprise, de prendre en charge efficacement tout ce qui est en lien avec l’écosystème de l’investissement.

Ce qui n’est pas le cas. On en est encore à la phase d’évaluation des potentialités d’investissement des filières industrielles et des opérations d’audit des entreprises publiques.

D’ailleurs, lors du dernier Conseil des ministre, le chef de l’Etat a instruit le ministre de l’Industrie d’engager immédiatement un recensement des producteurs dans les wilayas connaissant une importante dynamique industrielle, en coordination avec les walis de la République, notamment pour la filière électrique qui se débat dans de grandes difficultés.

Il s’agit, selon le communiqué rendu public à l’issue du Conseil, de procéder à un inventaire national de toutes les spécialités, catégories et nature de produits électriques en Algérie, en vue d’interdire l’importation des produits fabriqués localement, et ce, en l’espace d’un mois. L’impératif de travailler conformément à une politique industrielle, «à même de couvrir les besoins du marché national en premier lieu et de l’exportation en second lieu», a également été souligné.

Absence de complémentarité

De même pour l’élaboration d’une stratégie nationale intégrée pour la relance de l’industrie électrique, la valorisation et le renforcement des capacités disponibles, la réalisation d’une complémentarité entre cette filière et les autres filières industrielles.

Et ce, via la mise en place d’un cadre régissant tous les acteurs des entreprises industrielles, administrations publiques, bailleurs de fonds et organes de normalisation, de conformité et d’accréditation, comme déjà indiqué par le ministre de l’Industrie.

Ce besoin ne concerne pas uniquement la filière électrique mais l’ensemble des filières en quête de développement. Un développement qui ne peut se faire sans investissement. Le ministre de l’Industrie n’a pas manqué de le préciser : le développement ne peut se faire qu’à travers l’investissement via des partenariats locaux et étrangers tout en créant un climat d’investissement.

C’est-à-dire en débureaucratisant à travers tous les niveaux (administration locale, banque…). Le directeur de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), Mustapha Zikara, l’a reconnu. La bureaucratisation des procédures d’investissement en Algérie a «dissuadé les investisseurs étrangers ou nationaux», a-t-il admis le 13 février sur les ondes de la Radio nationale.

Débureaucratiser est justement le chantier le plus important qui reste en suspens pour en finir avec la domination de la démarche administration, même si les annonces se succèdent concernant les changements prévus dans le nouveau code de l’investissement.

Le DG de l’ANDI estime d’ailleurs que les textes «promis» devraient réduire sensiblement ces aspects à travers la simplification. Faudrait-il juste que les choses s’accélèrent, que la stabilité du cadre juridique soit assurée pour donner plus de visibilité aux investisseurs et avoir réellement prise sur la production et la création des richesses. 

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