Juste après le départ de l’entreprise, des commerçants ont versé des produits de nettoyage sur le béton imprimé,
avant la pose de la résine, endommageant ce qui a été fait.
Lancés le 8 juillet dernier, les travaux de réhabilitation des rues 19 Juin 1965 et Didouche Mourad (ex-rues Caraman et de France) en plein centre-ville de Constantine provoquent depuis quelques jours une grande polémique parmi la population.
Cette polémique, caractérisée par une grande déception, a été conjuguée à la colère de certains habitants et commerçants de ces deux rues, en particulier après la pose du béton imprimé. Selon les nombreux témoignages recueillis, ce béton a donné une mauvaise image à cette rue considérée commune une vitrine de la ville du Vieux Rocher.
D’autres citoyens évoquent des travaux bâclés, en partageant sur les réseaux sociaux les images de quelques parties mal faites. Certains habitants ne se sont pas contentés d’écrire et de dénoncer sur les réseaux sociaux, mais ils sont passés à l’action pour exprimer leur refus des travaux sur place.
Un fait que le maire de Constantine, Charaf Bensari, a vivement dénoncé, le qualifiant d’un comportement décourageant de la part de certains habitants et commerçants. Est-ce que l’entreprise a rencontré des problèmes avec la population durant les travaux ? En réponse à la question d’El Watan, le P/APC dira : «Lors des travaux, nous n’avons pas rencontré des problèmes au sens propre du terme.
Comme je l’ai déjà évoqué sur les ondes de la radio locale, il s’agit d’un découragement orchestré par certains commerçants et habitants qui ont bâclé notre travail. J’insiste sur le fait de dire certains et non pas tous.» Et de poursuivre qu’une certaine démarche de travail a été adoptée par l’entreprise suite à ses instructions de ne pas pénaliser et déranger les commerçants durant la journée.
Afin de préserver la source de leurs gains et éviter également la canicule, l’entreprise ouvre le chantier à partir de 18h et ne s’arrête qu’à une heure tardive de la nuit. «J’allais signer un arrêté de fermeture de la rue de France, mais j’ai pensé aux commerçants, surtout que les travaux vont durer plusieurs mois», a regretté notre interlocuteur, en réitérant sa désolation face au sabotage des travaux réalisés, peu importe leur qualité et les matériaux utilisés.
«Je supervise quotidiennement les travaux de la rue de France, malheureusement, certains commerçants ont bâclé ce qui a été fait. Je cite à titre d’exemple quand la poudre du béton a été posée, l’entreprise doit la laisser 24 heures pour se maintenir avant de mettre de la résine.
Juste après le départ de l’entreprise, quelques individus ont versé des produits de nettoyage sur le béton. Tout le traçage du béton imprimé a été gâché. Puis, ces actes ont été partagés sur les réseaux sociaux disant que le travail mené est bâclé», s’est étalé Charaf Bensari. Et d’affirmer que les travaux sont supervisés quotidiennement par le subdivisionnaire de la direction des équipements publics afin de veiller sur leur qualité.
Un appel lancé aux commerçants
Plus explicite sur la qualité des travaux, notre interlocuteur ajoute que tout a été fait selon les normes avec du béton dosé à 350 kg, du treillis soudé et autres. Via ses services, le même responsable a lancé un appel à tous les commerçants qui ne sont pas raccordés légalement aux réseaux de l’AEP et de l’assainissement. Cet appel concerne le branchement aux deux réseaux mentionnés, avant la pose du béton imprimé.
Certains commerçants ont répondu favorablement et l’entreprise s’est portée volontaire pour faire le creusement pour ledit raccordement. Cependant, d’autres ont fait la sourde oreille, malgré le refus de délivrance d’autorisation de branchement après la mise en place du béton imprimé. «L’entreprise est harcelée afin d’accélérer les travaux et enregistrer un taux d’avancement considérable avant la rentrée scolaire.
Donc, il n’y aura aucune délivrance d’autorisation pour faire le branchement dans le futur après la pose du béton. Je lance un appel surtout aux commerçants avant que ce ne soit trop tard. Après, la réponse sera négative. Il est temps qu’ils profitent d’installer tout ce qui est câblerie et autres.
Nous souhaitons également une collaboration et un soutien de la part de la population», a insisté M. Bensari. «Un travail qui n’est pas critiqué, c’est un travail est mal fait», a-t-il lancé. Pour rappel, l’entreprise a procédé à un décapage total des deux rues sur un linéaire d’environ 900 mètres, pour remettre le sol à son niveau initial.
Car, il faut noter que le pavé de cette rue piétonne était au-dessus de la norme et du réseau des constructions sur place. Cette réhabilitation technique, ayant consommé un budget de 24 millions de dinars, a été entamée pour refaire et corriger ce qui avait été déjà réalisé auparavant à l’occasion de l’évènement Constantine capitale de la culture arabe 2015.
Pis encore, certains commerçants avaient ajouté leur touche aux travaux scandaleux de l’année 2015, en agressant le réseau d’assainissement par des branchements illicites. Pour ce qui est du taux d’avancement du chantier actuel, le premier responsable de la commune révèle un taux entre 35 et 40%.