Il y a des choses qui se passent sur nos plages et qui échappent à l'entendement. Durant ce mois d’août, des scènes ont choqué les estivants présents sur une plage de la ville d’El Kala dans la wilaya d’El Tarf, quand de jeunes nageurs, inconscients du danger qui les guette, ont défié les surveillants des plages qui leur ordonnaient de sortir de l’eau par une mer très agitée, alors que la baignade était interdite.
Ces mêmes agents ont dû intervenir en force et en nombre pour sauver ces aventuriers d’une mort certaine. Ces cas de négligence et de sous-estimation des dangers de la mer par des individus croyant savoir bien nager sont enregistrés chaque jour sur nos plages. A chaque fois, ces agissements mènent à des drames.
Depuis l’ouverture officielle des plages à la baignade, les services de la Protection civile n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme en publiant chaque jour les bilans inquiétants des noyades, mais aussi le nombre de personnes sauvées d’une mort certaine. Durant la période s’étalant entre le 1er juin et le 20 août, 234 décès suite à des noyades ont été enregistrés, dont 168 cas sur les plages et 66 autres dans des plans d’eau.
Des chiffres qui continuent de monter et de faire peur, alors qu’avec le retour par intermittence des vagues de chaleur, la saison estivale risquera de se prolonger même après la fin de mission sur les plages des unités de la Protection civile. Il faut dire que ces dernières ont accompli des efforts incroyables pour faire face à ces situations à haut risque, en parvenant à sauver plus de 32 000 personnes d’une mort certaine entre le 17 juin et le 12 août, soit en 56 jours.
Un petit calcul donne plus de 570 personnes par jour. Toutefois, ces agissements qui se manifestent sur nos plages ne sont pas uniquement la conséquence de l’insouciance des estivants. Malgré les mesures de plus en plus sévères imposées cette année, les squatteurs des plages ne semblent pas vouloir abdiquer.
Les services de la Gendarmerie nationale n’ont pas du tout chômé durant cette saison.
Pour le seul mois de juillet, il a été recensé 186 cas d’exploitation illicite de plages. Le bilan compte aussi 96 cas d’exploitation illicite de parkings et 218 cas de campement non autorisé, sans compter la saisie de milliers de parasols, tables, chaises et tentes. Tout cela n’a pas découragé des centaines de jeunes à vouloir imposer leur diktat aux estivants, quitte à recourir à l’usage de la violence.
Si on veut élargir encore le registre des défis à la loi sur les plages, on rappelle les actes illégaux des propriétaires de jet-skis et de bateaux de plaisance qui continuent d’agir, et ce, depuis des années, en causant des blessés et des morts. Tous ces agissements, qu’ils soient de la part d’estivants, de squatteurs ou autres, sont devenus inquiétants. Ils devront pousser les pouvoirs publics à réfléchir sérieusement sur ces phénomènes et légiférer pour imposer des mesures dissuasives aux contrevenants, en exigeant de fortes amendes et même l’emprisonnement, car il s’agit d’un défi à l’autorité de l’Etat.