Réformes du système de santé : Le diagnostic et la thérapie

27/12/2022 mis à jour: 09:59
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Si les instructions et les décisions du Conseil des ministres de ce dimanche visant la modernisation et la promotion du secteur de la santé sont exécutées à la lettre par toutes les parties concernées : les professionnels de la santé, les gestionnaires du secteur, l’environnement extérieur, la tutelle, pour le suivi des réformes engagées, un grand pas sera franchi dans le sens de l’amélioration des performances du système de santé national et de sa mise à niveau avec les standards internationaux. De réformes en réformes, le secteur de la santé n’a cessé, à la faveur des gouvernements successifs, d'enchaîner les diagnostics et d’annoncer en grande pompe des changements censées moderniser le fonctionnement des soins hospitaliers, améliorer l’accueil et la qualité des soins dispensés, élever le niveau de l’encadrement du personnel médical et paramédical, assainir la gestion des centres hospitaliers et des structures de soins de proximité… Un ministre délégué chargé de la Réforme hospitalière a même été nommé en juillet 2020 pour réanimer le système de santé, la structure dirigée par le Professeur Mesbah n’a pas fait long feu. Une des conclusions de l’audit du secteur de la Santé ordonné par le président Abdelmadjid Tebboune et confié à des inspecteurs du secteur qui ont disséqué le corps, souffrant, de la santé, au niveau de l’ensemble des wilayas du pays, a mis en évidence le fait que le retard accusé dans le développement du système national de santé n’est pas fondamentalement lié à un problème de structures. Mais bien plus, à des insuffisances en termes de gestion et de management des structures de santé. Le profil du gestionnaire de centre hospitalier et des autres structures de santé de proximité reste à définir pour le mettre en harmonie avec les exigences de rentabilité et d’efficience requises par ce poste sensible qui nécessite un savoir et un savoir-faire, à la fois administratif et médical, doublé d’humanisme. Car même s’il n’est pas en contact direct avec les malades, la responsabilité du directeur de l'hôpital dans la prise en charge des prestations servies en milieu hospitalier est entière en cas de défaillances d’approvisionnement en consommables, en médicaments, en maintenance des équipements, de résolution des préoccupations socioprofessionnelles des travailleurs, tous corps confondus… Réceptacle des doléances des citoyens, le gestionnaire est dans la hiérarchie des responsabilités en milieu hospitalier, le poste le plus décrié, pointé du doigt, en cas de scandale. Le plus précaire aussi ; les changements fréquents à la tête de nos CHU et au niveau des autres structures de santé de quartiers, créent un climat d’instabilité et brident les initiatives des gestionnaires. On a tout essayé pour améliorer le management de nos hôpitaux, des candidats hors secteur de la santé ont été nommés à la tête des Centres hospitalo-universitaires, on a fait appel à des compétences du cru, des professeurs de médecine, les résultats n’ont pas toujours été au rendez-vous. La nouvelle stratégie de développement du secteur qui doit s’inspirer des conclusions des enquêtes d’investigation menées actuellement sur le terrain devra prendre en compte ce volet important des réformes du système de santé. ? De la même façon que se posent avec acuité l’urgence et la nécessité de réviser les statuts des personnels de la santé, le statut des gestionnaires du secteur doit être également revu et clarifié en termes de droits, de prérogatives et de définition des critères d’éligibilité à cette fonction. Pour améliorer la gestion des hôpitaux, situer les responsabilités en milieu hospitalier et éviter les interférences et les conflits de compétences entre le corps administratif et le corps médical dans les structures de santé publique. La numérisation de la gestion des hôpitaux décidée par les pouvoirs publics et actée lors du dernier Conseil des ministres requiert un profil de gestionnaire ayant, en plus des compétences avérées dans le domaine de la gestion, la maîtrise des nouvelles technologies pour mettre en place une nouvelle organisation du travail en vue d’un suivi médical rigoureux des dossiers des malades. Certes, tout n’est pas noir dans le bilan du système de santé, on ne part pas de rien, de zéro comme cela a été relevé lors du dernier Conseil des ministres, mais il faut aussi admettre que l’Algérie dispose aussi des moyens et des compétences pour aspirer à mieux. Pour rêver de grands hôpitaux modernes, équipés de matériel médical de dernière génération qui prendraient en charge nos malades pour des actes médicaux pointus et lourds. 

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