Référendum du 25 Juillet sur la Constitution : Les camps du président Saïed et de l’opposition s’organisent

08/06/2022 mis à jour: 14:41
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Photo : D. R.

Alignement en cours des partis et des personnalités concernant le référendum du 25 juillet 2022. Le camp du président Saïed, très actif sur les réseaux sociaux. L’opposition exploite les médias, dont la couverture est très déséquilibrée.

Course contre la montre pour gagner l’aval de l’opinion publique sur le nouveau projet de la Constitution, prévu dans le référendum du 25 juillet 2022. Le camp du président Saïed espère un grand «Oui» ; l’opposition compte sur un boycott massif, convaincue qu’elle n’arrivera pas à faire adopter le «Non». Les sympathisants de Saïed, le constitutionnaliste Amine Mahfoudh en tête, considèrent qu’un taux de participation de 40% serait une grande réussite.

L’opposition est mobilisée, notamment dans les médias. Les plateaux des chaînes TVNessma, Attassiaa, Al Hiwar Ettounsi, Hannibal, Ezzeitouna, Al Moustakilla, etc. grouillent d’opposants au référendum du 25 juillet. La même tendance est observée dans les radios. Il est vrai que la chute de Ben Ali, en 2011, n’a pas installé plus d’objectivité dans le paysage médiatique, acquis aux lobbies.

On attend quelle serait la réaction au communiqué d’hier de la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA), appelant à plus d’équilibre sur les plateaux. Le déséquilibre de la couverture médiatique est arrivé à un point tel que la conférence de presse tenue hier par la ministre des Finances, accompagnée par 14 ministres, n’a occupé que de petits espaces sur la plupart des médias.

Pourtant, ladite conférence explicite le programme socioéconomique du gouvernement. «Ceci n’intéresse pas la majorité des médias, voulant plutôt abattre le projet du président Saïed», selon l’activiste Abdelkrim Gharbi, dans un post Facebook.

Il est également utile de souligner que la centrale syndicale, UGTT, essaie en ce moment d’exploiter tous les motifs afin de lancer des grèves déstabilisantes pour le pays. L’UGTT étant opposée à la manière adoptée par le président Saïed dans la conception de la nouvelle Tunisie.

Les syndicalistes veulent disposer de plus d’attention. Suite à ce différend, les appels aux grèves se succèdent. Ainsi, la région de Sfax prévoit une grève régionale le 16 juin, pour exprimer l’exaspération des citoyens face à l’absence d’une solution viable au problème de la gestion des ordures, qui traîne depuis plusieurs mois. Il se peut que cette grève soit reportée avec l’installation avant-hier d’un nouveau gouverneur.

Le 16 juin sera également la date d’une grève générale dans les établissements publics, où l’UGTT évoque, pêle-mêle, toutes ses revendications, de la révision des salaires pour les années 2021/22/23 à l’annulation de la circulaire 20 du 9 décembre 2021 relative à l’interdiction de négociations séparées avec les syndicats.

Le gouvernement justifie la circulaire par la nécessité de centraliser les augmentations des salaires et renvoie à l’année 2019 quand il avait fallu s’entendre avec la présidence du gouvernement pour régulariser 22 accords sectoriels. L’UGTT et le gouvernement ont alors convenu de ne plus recourir à pareille procédure. Mais, en temps de crise, tout est permis, semble-t-il.

En marche

Du côté du gouvernement, la machine semble également lancée à fond. Lors de la conférence de presse, tenue hier par une quinzaine de ministres, le ministre de l’Economie, Samir Saïed, a indiqué qu’il «n’a jamais été question de relever les subventions des produits de base, ni de réduire les salaires».

Il s’agit plutôt de «réduire la masse globale des salaires et l’harmoniser avec le Budget général de l’Etat», a-t-il expliqué, en précisant que «la direction de la centrale syndicale, UGTT, a participé à deux réunions avec le gouvernement concernant ce programme économique et social, alors que les sections régionales ont participé davantage à ces débats». Le ministre de l’Economie a insisté sur le fait que «le programme du gouvernement et celui de la commission économique et sociale de la Constitution de la Nouvelle Tunisie, sont complémentaires.

Celui du gouvernement a une optique 2035, alors que celui de la Nouvelle Tunisie s’étend à 2060». Pour sa part, le ministre des Affaires sociales, Melek Ezzahi, a souligné que «le président Saïed est habité par le souci de protéger les économiquement faibles ; les réformes ne concerneront pas les couches pauvres et moyennes».

Sur un autre plan, un soutien inattendu est venu renforcer le clan du président Saïed de la part de l’ancien ministre et dirigeant islamiste, Imed Hammami. Ce dernier, invité hier dans l’émission «Midi Show sur Mosaïque Fm», a exprimé son soutien complet au programme du président Saïed.

«C’est le chemin le plus court pour revenir à une démocratie normale et toutes les réformes, partout dans le monde, rencontrent de l’opposition, alors que la majorité du peuple et ses forces nationales sont avec le président Saïed», a-t-il expliqué.

Hammami a appelé les Tunisiens à participer massivement lors du référendum, pour «donner plus de légitimité aux mesures prises par le Président Saïed, qui sont dans l’intérêt de la Tunisie». L’ex-dirigeant nahdhaoui a conclu en précisant qu’il «soutenait le président Saïed depuis les présidentielles de 2019». La Tunisie se prépare activement au référendum sur son avenir. 

 

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