Réda Bendris. Entraîneur de l’US Souf : «l’accession en ligue 1 ? on y croit fermement !»

05/04/2023 mis à jour: 06:42
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L’ayant rencontré chez lui à Sétif en soirée ramadanesque, visiblement satisfait d’avoir remporté une victoire capitale à domicile à Souf sur le NRB Teleghma, un concurrent direct à l’accession, le prometteur jeune entraîneur a bien voulu nous parler de cette nouvelle expérience avec cette fougueuse et coriace formation de Souf. Suivons-le.

 

Interview réalisée par Salim Oussaci

 

 

-Par qui avez-vous été influencé durant votre parcours de joueur et ensuite celui d’entraineur ?

Quand on grandi dans un club à la forte réputation de formation comme l’ESS, cela devient évident d’être marqué par ceux qui nous ont formés. Car la tradition à l’Entente, on apprend dès le jeune âge à aimer les titres et on fait tout pour y arriver. Omar Bellatar et Nacereddine Sadi ont été mes premiers maîtres. En passant senior, feu Hamid Kermali, Krimo Khalfa et Abdelkrim Bira, chacun avec sa touche, ont aussi marqué mon destin. Plus tard, en formation au CREPS de Constantine, Khaled Guerioune, Rachid M’himdet, et Adel M’haia m’ont beaucoup appris pour l’obtention des 2e et 3e degrés, même ceux de Aïn Benian à Alger (2012). 
 

Chaque formateur a conforté mes connaissances théoriques. J’ai commencé ma modeste carrière d’entraîneur en 2006. Je cumule 17 années de terrain et à ce jour je ne cesse d’apprendre de ce métier fabuleux et exaltant même si parfois on vit l’ingratitude et la solitude. «Si la victoire à cent pères, la défaite, quant à elle, reste orpheline.» Avec du recul, je réalise maintenant ce que nous disaient les regrettés Cheikh Kermali, Noureddine Saadi et Khalfa quand j’étais joueur. Rien n’est définitivement ou éternellement acquis en sport. Tout peut basculer à n’importe quel moment. Il faut rester concentré jusqu’à la fin de la mission. Ce que je rabâche à mes poulains sans relâche.
 

-Vous avez arrêté pratiquement jeune votre carrière de joueur qui était prometteuse. Votre blessure en était la cause ?

Tout à fait. A peine 28 ans et je ne pouvais continuer à jouer après avoir été blessé au pied. Mon cauchemar avec les blessures a commencé de 2001 jusqu’en 2004 en quittant l’ESS. Ayant subi 3 lourdes opérations chirurgicales sous les mains de grands orthopédistes. Je me faisais injecter des infiltrations la veille des matchs avec l’Entente. Les blessures, c’est les risques à payer de notre métier de joueur.
 

-Où avez-vous déjà exercé votre métier d’entraineur ?

Même itinéraire comme à mes débuts de joueur, avec mes diplômes, c’est chez moi à l’ESS que j’ai commencé à travailler comme entraîneur dans les catégories jeunes de 2008 à 2012. Après, ce fut le WRB M’sila ensuite le CRB Thour en Algérie. En 2013, J’ai tenté une expérience en Arabie saoudite dans les catégories jeunes du club Fayçali Saoudi en drivant les U17 et plus tard les U23 olympiques en 2017/18 en remportant le championnat pour la première fois de cette catégorie. J’ai également travaillé comme adjoint dans ce même club avec l’Italien Solinas.

 Après son départ, on m’a fait confiance pour prendre seul les commandes techniques pour disputer la Coupe arabe en tournoi fermé de 8 clubs. De retour au pays, l’ESS me contacte pour driver les espoirs en 2018. Le moment fort de ma petite carrière d’entraîneur fut celui où j’ai secondé Rachid Taoussi à l’ESS en disputant la demi-finale de la LDC africaine. Et après celle où j’ai dirigé seul la barre technique de ma chère équipe l’Entente en 2022 jusqu’en demi-finale de la LDC. C’est une somme d’expériences inespérée que j’ai eu l’honneur et le privilège de cumuler et dont je ne cesserai jamais de remercier tous ceux qui m’ont investi de cette noble mission. 
 

-Pour revenir au quotidien, comment se présente la suite de votre impressionnant parcours ?
 

Nous sommes sur une courbe ascendante. Une série de 13 matchs sans défaite que nous comptons faire durer jusqu’à la fin du parcours par un travail de groupe étudié et rationnel en dépit de sa difficulté en ce mois sacré de Ramadhan. Les longs déplacements et la spécificité de notre région en sont une des causes. Heureusement, tout le monde s’y prête sans rechigner à l’effort. Il ne nous reste pas beaucoup par rapport à ce qui est déjà passé. Nous sommes solide leader et nous comptons le rester jusqu’à la fin du championnat à commencer par notre prochaine sortie de samedi prochain chez l’USMH.  
On vous laisse conclure..  
 

Merci à votre quotidien de m’avoir donné cette opportunité pour m’exprimer sur ma modeste carrière de joueur et ensuite celle d’entraîneur que je voudrais réussir sans toucher à la sainteté de la pratique sportive et à l’idéal du fair-play. Je remercie tous ceux qui m’ont aidé à apprendre et à metre à jour mes connaissances pour mieux donner au football et aux jeunes.

 Mon club, l’US Souf, aspire légitimement à accéder au palier de l’élite. Ce sera le meilleur cadeau à offrir à cette région où le football aura ses arguments, comme d’autres secteurs vitaux à faire valoir dans un futur très proche. Bon Ramadhan à tous.

 

 

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