Certaines routes du pays sont devenues de véritables tronçons de la mort. La RN 3 et son prolongement (la RN 46) ont connu un énième accident mortel : 07 morts et 12 blesses ont été recensés jeudi matin, sur la route du Sud-Est du pays, plus exactement entre El Hadjira et Touggourt.
«L'axe Hassi Messaoud, Ouargla, El Hadjira, Temmacine, Djemaa, El M'ghaier, Oum Tyour, Ouled Djellal, Doucen, Tolga, Biskra est devenu l'un des plus accidentogènes du pays. Pas une seule journée ne passe sans enregistrer un accident meurtrier sur cet axe de plus de 400 km. Plus de 20 morts sur la même route durant cet été, dont 8 sur le seul tronçon El M'ghaier - Ouled Djellal», recense Salim K., un usager régulier de cette route. Une solution ?
Les automobilistes et les populations de cet axe réclament des travaux de dédoublement. «A quand le dédoublement de la voie sur cet axe routier, de surcroît nourricier du pays ? Certes, il y a eu l'entrée en service de la 1re partie de l'autoroute du Sud (Alger- Djelfa- Laghouat) en attendant sa 2e tranche (Ghardaia- El Méniaa- Aïn Salah - Tamanrasset) ; cependant, l'Algérie est un pays très vaste. A côte du Grand Sud (la partie Centre), on a également un Sud-Est, immense également, et qui compte aujourd'hui 10 wilayas.
De ce fait, et sans oublier le Sud-Ouest, la route du Sud-Est est aussi fréquentée que celle du Grand Sud, voire plus. Tous les camions, autobus et voitures venant de et partant vers 30 wilayas du nord (celles du centre et de l'est du pays) empruntent cet axe», détaille notre interlocuteur, originaire d’Ouled Djellal.
Pour lui, plus qu'une double voie longtemps réclamée, mais jamais réalisée, n'est-il pas temps d'avoir «en urgence» une autoroute du Sud-Est. «Une autoroute qui relie Illizi au nord du pays en passant par Djanet - Ain Amenas - Ouargla - Hassi Messaoud – Touggourt - El Oued El M'ghaier - Ouled Djellal, avec une bifurcation à Biskra, où les usagers pourront relier à partir de Biskra, soit Alger (450 km) et toutes les wilayas du Centre (Blida, Tipasa, Tizi Ouzou, Béjaïa...), soit Constantine et les wilayas de l'Est (le port pétrolier de Skikda, Jijel, Batna, Sétif, Annaba....)... plus simplement la relier avec l'actuelle autoroute Est-Ouest», suggère-t-il.
Pour les usagers de ces routes, il est «inconcevable» qu'en 2024, des centaines de semi- remorques et camions pétroliers, se croisent sur une seule «petite voie» avec des autobus et voitures empruntée en majorité, justement, par des travailleurs «pétroliers» et leurs familles.
«Il est nécessaire de lancer une autoroute qui relie, au moins, dans sa 1re tranche le nord du pays à Ouargla et Hassi Messaoud (800 km), en attendant la 2e partie de Ouargla jusqu'à Djanet et Illizi (1000 km). Combien faut-il encore de morts... pour prioriser ce projet et passer à l'acte ?», s’interroge Salim.