Recueillement interdit aux familles des victimes du printemps noir : La LADDH dénonce une «dérive de trop»

19/06/2022 mis à jour: 08:15
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Des familles des martyrs du Printemps noir ont été empêchées, hier à Akbou, à l’occasion du 21e anniversaire du Printemps noir, de se recueillir sur les tombes de leurs enfants, tombés sous les balles des services de sécurité lors des violents affrontements qui ont marqué la Kabylie en 2001, après l’assassinat d’un jeune lycéen dans les locaux de la brigade de la gendarmerie de Beni Douala (Tizi Ouzou), a alerté la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LAADH), dans un communiqué rendu public.

Dès le matin, précise le même document, «le cimetière a été encerclé par les forces de police qui ont cadenassé son portail». Selon les témoignages des familles des victimes et des citoyens qui se sont rendus ce 18 juin au recueillement, les policiers ont expliqué qu’ils «ont reçu des instructions fermes d’interdire ce recueillement», qui se déroulait habituellement dans la sérénité.

Pour la LAADH, «cette interdiction de trop, choquante et injustifiée, est une première depuis 2001. Elle marque un précédent grave, car c’est un nouveau pas qui est franchi dans cette escalade de la répression».

A cet effet, la Ligue exige du pouvoir «d’abandonner sa feuille de route du tout-sécuritaire, il doit changer de cap et amorcer une ouverture politique et démocratique, car cette situation est insupportable, suffocante et dangereuse pour la stabilité et la cohésion nationales». Notons enfin que les familles, dépitées, se sont dispersées dans le calme et qu’aucun incident n’est à déplorer. 

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