Records de chaleur en août : L’ONU lance une alerte rouge

05/09/2024 mis à jour: 00:05
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Le Dr Celeste Saulo, secrétaire générale de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), lors de la présentation du rapport sur l'état du climat mondial 2023 - Photo : D. R.

La hausse de la température mondiale sur le long terme est due à l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, qui a atteint des niveaux record en 2022. La température moyenne à la surface de la Terre a grimpé à 1,45° Celsius de plus que les niveaux préindustriels de 1850-1900.

Les records de chaleur en août sont synonymes d’«alerte rouge», a déclaré hier à Singapour la directrice de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), affirmant que ses services sont «inquiets mais pas paralysés». Pour la deuxième année consécutive, la température mondiale moyenne en août a atteint des niveaux historiques, selon des données préliminaires publiques du programme d’observation de la Terre de l’Union européenne, Copernicus.

L’Australie, le Japon, plusieurs provinces de Chine ou encore le Svalbard, un archipel norvégien situé dans l’Arctique, ont connu leur mois d’août le plus chaud, selon les différents organismes météorologiques locaux. «Pour nous, c’est une alerte rouge.

Il est clair que les températures augmentent au-delà de ce que nous souhaiterions», a déclaré Celeste Saulo, directrice de l’OMM. Bien que la température moyenne mondiale exacte pour août 2024 ne soit pas encore connue, Copernicus a établi qu’elle serait supérieure au record de 16,82°C mesuré en août de l’année dernière. La directrice de l’OMM a également appelé à un meilleur suivi et à un meilleur soutien des agences météorologiques. 

Août 2024 poursuit donc une série quasi ininterrompue de 15 mois où les températures moyennes du globe ont atteint une chaleur historique, synonyme de canicules, de sécheresses et de tempêtes. Aux yeux de l’OMM, «l’atténuation ne suffit pas. L’adaptation est une obligation».

Pour beaucoup, il s’agit d’une question de vie ou de mort. Face à des défis environnementaux sans précédent, l’organisation veut dépasser le stade de simple observateur en étant plutôt appelée à être parmi les acteurs du changement.

La décennie 2014-2023 est la plus chaude jamais observée, dépassant la moyenne 1850-1900 de 1,20°C. La hausse de la température mondiale sur le long terme est due à l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, qui a atteint des niveaux records en 2022.

L’arrivée du phénomène El Niño au milieu de l’année 2023 a également contribué à la montée rapide des températures, selon l’OMM. Une étude récente indique que les événements El Niño réduisent considérablement la croissance économique mondiale, «un effet qui pourrait s’intensifier à l’avenir».

Jamais, nous n’avons été aussi proches – bien que temporairement pour le moment – de la limite inférieure fixée à 1,5°C dans l’Accord de Paris sur les changements climatiques, adopté le 12 décembre 2015 lors de la 21e session de la Conférence des parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui a eu lieu dans la capitale française du 30 novembre au 13 décembre 2015.

Cette limite, autrefois perçue comme un seuil à ne pas franchir, semble aujourd’hui sur le point d’être dépassée, remettant en question la capacité de la communauté internationale à contenir le réchauffement global. 
L’Accord de Paris avait été salué comme un pas historique vers la protection du climat, engageant les pays signataires à limiter l’augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2°C, avec un objectif plus ambitieux de 1,5°C.

Cependant, les efforts pour atteindre ces objectifs se révèlent insuffisants face à l’accélération des phénomènes climatiques extrêmes : vagues de chaleur record, incendies dévastateurs, inondations, sécheresses prolongées et fonte accélérée des glaces polaires. 
 

 

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