Recensement agricole : Plusieurs filières en émergence

11/04/2023 mis à jour: 20:58
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Khaled Ben Mohamed, directeur général du Bureau national d’études pour le développement rural (Bneder)

Le troisième recensement général de l’agriculture sera lancé au mois d’octobre prochain. C’est ce qu’a confirmé Khaled Ben Mohamed, directeur général du Bureau national d’études pour le développement rural (Bneder), qui s’est exprimé hier sur les ondes de la Chaîne 3. 

Cette importante opération permettra «de se donner une visibilité sur la structure agraire, quelle est la répartition spatiale de nos productions, quelle est la structure d’animaux d’élevage et quelles sont les informations sur l’emploi». Cela va ainsi donner une cartographie agricole actualisée qui tient compte notamment du potentiel agricole au niveau du sud du pays. 

Selon l’orateur, «il mettra à jour les changements de pratiques agricoles, nous assistons à l’émergence l’exploitation d’agricole industrielle qui, par la mise en culture de grandes superficies dans le cadre du développement de culture stratégique, donnera des informations très édifiantes en termes d’orientation de production». 

Il n’exclut pas la découverte d’un certain nombre de filières en émergence et qui peuvent constituer un élément fondateur de filière d’avenir. En 2001, plus de 70% des exploitations agricoles avaient une superficie inférieure à 5 hectares. Depuis, l’ensemble des textes et l’orientation politique tendent à éviter l’émiettement du foncier agricole. «Aujourd’hui, la tendance est tournée vers l’investissement et la transformation agricoles», explique le DG du Bneder. 

L’opération devrait être rapide (un maximum de trois mois) et touchera l’ensemble des exploitants agricoles répartis sur le territoire national à travers les directions des servies agricoles (DSA) de chaque wilaya. L’objectif : «donner une photographie instantanée sur l’économie agricole». Le coût estimé de l’opération est de 789 millions de dinars. 

La volonté est d’exploiter les grandes espaces pour asseoir une agriculture à grande échelle, type industrielle, qui permettrait de réaliser de grandes performances et satisfaire un maximum des besoins alimentaires des Algériens, particulièrement en cette conjoncture internationale incertaine, marquée par des tensions géopolitiques et des changements climatiques. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural est conscient de la nécessité de disposer de données statistiques fiables, détaillées et actualisées pour orienter son action. 

Le gouvernement aura à sa disposition un système d’information reflétant la réalité du secteur et de ses opérateurs. Ce recensement général est une occasion d’écouter les préoccupations et les aspirations des agriculteurs et de travailler pour répondre à leurs différentes questions. Il permet également une meilleure connaissance de la réalité de l’agriculture par la mise à jour des données selon chaque commune et chaque wilaya, afin d’améliorer la prise de décision, orienter et définir les politiques de la filière au niveau local et national au service de l’agriculteur et des différents acteurs de la filière et fixer des indicateurs agricoles dans le cadre des objectifs de développement durable. 

Cependant, note l’invité de la Radio, «l’inquiétude sont le changement climatique et le manque de pluviométrie. Nous vivons un retour des séquences de sécheresse qui ressemblent à celles de 1993-2001, dix années où 9 années étaient mauvaises et une seule bonne». En somme, la tendance baissière des régimes de précipitation augure, selon les statistiques, d’une période assez contraignante à venir. Ce qui risque de faire subir d’énormes pertes aux agriculteurs. Cette situation, selon des experts des questions agricoles, n’encourage pas l’activité agricole et place le gouvernement face à une migration massive vers les villes. 

Face à ce constat, il est urgent d’aller vers des mesures d’adaptation et palliatives le plus rapidement possible. Il faut adopter «l’irrigation d’appoint avec des objectifs. Actuellement, nous n’avons pas l’information sur combien les agriculteurs irriguent, à quelle fréquence et à quel stade». 

La contrainte hydrique est posée actuellement avec acuité. La répartition des pluies dans le temps est très irrégulière selon les études fréquentes, ce qui impacte négativement les rendements agricoles. Les inquiétudes augmentent quant à l’impact de la sécheresse sur la «sécurité alimentaire», avec la baisse de la production agricole face à la forte demande des marchés locaux pour les produits agricoles saisonniers. 

La rareté des pluies ces derniers mois a été un facteur négatif pour le secteur agricole en général, d’autant plus que la plupart des agriculteurs des Hauts-Plateaux et des régions du Nord dépendent beaucoup de l’eau de pluie pour fournir tous les produits agricoles. 

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