Rapport de la FAO sur les perspectives de récolte et situation alimentaire : La production céréalière en baisse de 20% par rapport à la moyenne en Algérie

06/11/2023 mis à jour: 21:05
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Le rapport «Perspectives de récolte et situation alimentaire», qui fournit une analyse prospective de la situation alimentaire à travers le monde, prévoit une production en baisse de la production céréalière en Afrique du Nord, notamment en Algérie. 

Mettant  un accent particulier sur les pays à faible revenu, le document publié le 3 novembre dernier par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) AFRICA revient, en détails, sur les bilans des récoltes céréalières en 2023 et dresse les perspectives pour 2024, en se référant aux conditions météorologiques. 

Lesquelles ont lourdement affecté les rendements céréaliers dans plusieurs régions du monde, comme c’est le cas justement en Afrique du Nord où les récoltes ont  fortement chuté en 2023.  

Alors que la campagne semis de blé a mal  démarré, en raison du retard des pluies, les conditions de temps sec liées à El Niño pèsent lourd sur les perspectives de production, estime la FAO qui analyse : «En fonction de la disponibilité de l'humidité du sol, suite au début des pluies saisonnières de septembre, les semis du blé d'hiver et les cultures de céréales secondaires démarrent généralement tardivement en octobre jusqu'à la fin de l’année. 
 

Mais le retard persiste. «À la mi-octobre 2023, les quantités de précipitations ont été très limitées, avec presque pas de précipitations signalées dans les principales zones de cultures pluviales du centre du Maroc, de l'est de l'Algérie et certaines parties de la Tunisie.  Il faudrait donc attendre  les prochains mois pour avoir des prévisions plus claires. 

Les résultats des récoltes céréalières 2024 dépendent, en effet, essentiellement des conditions météorologiques pendant le reste de la saison. Cela dit, la tendance est à la baisse ces dernières années. Les chiffres le démontrent d’année en année. La FAO évalue, d’ailleurs, la production céréalière en Algérie durant la saison 2022/2023 à 3,6 millions de tonnes, soit une baisse de 12% en 2022 et moins de 20% par rapport à la moyenne. 

Pour le blé, la production moyenne ces cinq dernières années était de 3,2 millions de tonnes contre 3 millions de tonnes en 2022/2023 et des prévisions de 2,5 millions de tonnes pour 2023/2024. Parallèlement, pour les céréales secondaires, la moyenne était de 1,4 million de tonnes ces cinq dernières années pour une production de 1,1 million de tonnes la saison dernière.  Un chiffre  identique à celui attendu pour la campagne qui démarre.
 

La sécheresse affecte lourdement les pays du Maghreb

Pour les stocks, les prévisions de la FAO pour 2024 sont de l’ordre de 5,6 millions de tonnes en 2024, soit en légère hausse par rapport à 2023 et 2022 (respectivement 5,3 et 5 millions de tonnes). En 2019 et 2020, ces volumes étaient de 6,7 millions de tonnes. Durant cette période, faudrait-il le rappeler, l’Algérie avait multiplié les achats de blé sur le marché international, en raison des risques que présentait la crise sanitaire de la COVDI-19 sur l’approvisionnement des pays en  produits alimentaires de base, particulièrement les céréales. Face  à une telle situation, l’Algérie   avait opté pour les achats massifs. 

Ce qui lui a permis d’augmenter ses stocks. Dans d’autres pays de la région, la plus forte baisse de la production a été observée en Tunisie, selon l’organisation onusienne, avec seulement un volume de  300 000 tonnes, soit 80 % en dessous de la moyenne, reflétant les conditions de sécheresse généralisées. 

En Égypte et en Libye, les récoltes de céréales ont été proches de la moyenne. Au Maroc, la production est aussi restée environ 30% en dessous de la moyenne, selon la même source. Globalement en 2023, la FAO estime que dans le monde, 46 pays/territoires, dont 33 en Afrique, dix en Asie, deux en Amérique latine et dans les Caraïbes et un en Europe, ont besoin d'une aide extérieure en matière alimentaire. 

Les conflits persistants et qui s’intensifient sont les principaux facteurs à l’origine des niveaux les plus graves d’insécurité alimentaire aiguë, les préoccupations récentes étant centrées sur le Proche-Orient. 

En outre, malgré la baisse des prix internationaux, la faiblesse des monnaies dans de nombreux pays à faible revenu maintient les prix alimentaires intérieurs élevés et entrave l'accès des ménages à la nourriture.  

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