Depuis le retour de Benyamin Netanyahu au gouvernement et la nomination de ministres d’extrême droite fascistes, à l’instar de celui de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, celui-là même qui a mis le feu aux poudres en conduisant des assauts répétés sur la mosquée Al Aqsa, la tension est montée de plusieurs crans dans les Territoires palestiniens occupés de Ghaza et de Cisjordanie. Jeudi, un nouveau pas a été franchi avec la mort de 10 Palestiniens à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, tués froidement dans un raid de l’armée israélienne, qui a justifié cette boucherie par le fait que l’opération militaire visait la neutralisation d’un groupe du Djihad islamique palestinien. Faux ! répondent les Palestiniens qui dénombrent parmi les victimes des enfants et des femmes. Selon les témoignages rapportés par les ONG et les médias, le raid israélien de ce jeudi contre Jénine est qualifié d’opération la plus meurtrière dans les Territoires palestiniens depuis 20 ans.
«Parmi les martyrs du jour, il n'y a pas que des combattants armés, comme l'affirme Israël», déplore Mohammad Sabbagh, le président du comité populaire du camp de réfugiés. «Il y a aussi des enfants et une femme âgée. Nous avons l'habitude de cet ennemi, pour eux, nous sommes tous des cibles, peu importe ce que l'on fait.» «Cette politique de tuer les Palestiniens sans cesse n’apportera pas la sécurité et la stabilité pour les Israéliens», s’insurge le responsable palestinien cité par France info qui relate le déroulé des événements, rappelant les expéditions punitives de sinistre mémoire opérées par le passé par l’armée israélienne dans d’autres camps de réfugiés palestiniens, avec leur cortège de morts et de destruction de biens des Palestiniens.
Arrivées vers 7h dans un camion de livraison, les forces spéciales israéliennes ont d’abord pris pour cible la maison des combattants palestiniens, selon le témoignage d’un Palestinien du camp de réfugiés de Jénine. Un autre habitant décrit la barbarie de l’armée israélienne : «Ils sont arrivés avec des jeeps et des bulldozers, leurs véhicules ont tout détruit sur leur passage, explique-t-il, ils ont retiré les barricades installées par les habitants du camp, les voitures sur leur passage. Puis, ils ont vraiment tiré dans tous les sens, c'était une véritable boucherie.» Dans sa folie répressive, l’armée de Tsahal n’a épargné personne, pas même les malades de l'hôpital gouvernemental de la ville de Jénine, ciblé par des tirs de bombes lacrymogènes. «Des femmes et des enfants suffoquaient», s’indigne son directeur «Que vous soyez menaçant pour eux, ou non, ils tiraient sur tout le monde, se désole-t-il, c'est ça l'armée d'occupation israélienne. Et nous n'avons aucun espoir que les choses s'arrangent. Nous, Palestiniens, ils peuvent faire ce qu'ils veulent de nous. Ils nous tuent en toute impunité et personne n'ose rien leur dire. Pas un seul pays dans le monde n'ose s'y opposer. Ils veulent juste nous éliminer.»
En dépit des vives réactions d’indignation suscitées dans le monde par cette nouvelle vague de violence israélienne contre les populations civiles palestiniennes du camp de réfugiés de Jénine, les raids israéliens et la répression se sont poursuivis et intensifiés hier, pour la seconde journée consécutive, faisant craindre une exacerbation de la tension dans la région déjà suffisamment alarmante avec les derniers développements de la situation née de la profanation de la mosquée Al Aqsa. Réagissant à cette nouvelle agression barbare de l’armée israélienne, l’Algérie a condamné hier fermement le massacre sanglant commis par l’armée d’occupation sioniste dans le camp de Jénine, appelant la communauté internationale à intervenir en urgence pour arrêter les responsables de ce crime odieux et mettre un terme à la série d’agressions répétées et atroces contre le peuple palestinien, a indiqué un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Du côté palestinien, première conséquence de la nouvelle agression contre les populations civiles : l’Autorité palestinienne a annoncé la suspension de la coordination de la sécurité avec Israël. Jeudi après-midi, le Premier ministre palestinien, Mohameh Shtayyeh, a appelé les Nations unies à prendre ses responsabilités pour faire cesser les hostilités.
Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a condamné, jeudi, avec la plus grande fermeté, le raid de l’occupant sioniste M. Aboul Gheit a affirmé suivre avec beaucoup d’inquiétude l’évolution de la situation dans les Territoires occupés, appelant la communauté internationale à protéger le peuple palestinien, indique un communiqué de la Ligue arabe.
De son côté, le ministère égyptien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué «que les raids sur les villes palestiniennes, qui menacent la sécurité en Cisjordanie, doivent cesser immédiatement». Le ministère égyptien a mis en garde contre «les répercussions dangereuses de ces atteintes à la sécurité et à la stabilité des Territoires occupés». Réagissant à cette nouvelle agression contre les populations palestiniennes, les Emirats arabes unis, la France et la Chine ont demandé une réunion «urgente» du Conseil de sécurité des Nations unies. Les Emirats arabes unis ont demandé à entendre le diplomate norvégien Tor Wennesland, coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, sur les événements tragiques de Jénine. L’Egypte, la Turquie, l’Arabie Saoudite, Oman et le Koweït ont condamné l’opération antiterroriste israélienne. Les Etats-Unis, dont le secrétaire d’Etat Antony Blinken est attendu la semaine prochaine pour une visite dans la région, ont fait part de «leur inquiétude» face à la montée de la violence dans les Territoires occupés..