Rahouia (ex-Montgolfier) est une commune, chef-lieu de daïra englobant la commune de Guertoufa. C’est l’une des 42 entités administratives relevant de la wilaya de Tiaret. Située à 36 kilomètres au nord-ouest du chef-lieu, sa position géographique lui confère un rôle prépondérant car située sur la RN 23 et reste l’une des régions à vocation foncièrement agricole bien qu’elle s’est taillé déjà le statut de première commune dans la production nationale de blé.
Sur une superficie totale de 27 061 hectares, sa surface agricole utile reste de l’ordre de 23 371 hectares, dont seulement une centaine d’hectares en irrigués. A la fin de décembre 2022, Rahouia comptait 30 000 habitants, dont près de 22%, selon le dernier RGPH en zones rurales. Malgré son potentiel agricole, la commune est confrontée à des défis en matière de développement local. Les infrastructures de base, telles que les équipements de santé, les installations sportives et les services publics nécessitent des améliorations pour répondre aux besoins croissants de la population.
Par exemple, l’hôpital Tedjini Haddam, d’une capacité de 60 lits, manque de médecins spécialistes depuis son inauguration en 2004. Cette infrastructure hospitalière pourrait même assumer une mission de service public quand on sait les nombreux accidents qui surviennent dans cet axe routier important non encore dédoublé sur la RN 91 et surtout la RN 23 à destination de la capitale de l’ouest, Oran via Relizane. De plus, des projets tels que la mini-zone d’activités, réalisée en 2015, attendent toujours l’arrivée d’investisseurs pour dynamiser l’économie locale alors qu’elle était fourvoyée dans des considérations bureaucratiques récemment enrayées.

Défis a relever
A l’instar d’autres régions de la wilaya et même du pays, Rahouia a été gagnée par l’exode de populations, ce qui a vu naître au-delà de son périmètre urbain ses deux grandes autres concentrations humaines, Beni Louma, Guires et beaucoup d’autres douars des bidonvilles et des lotissements qui amenèrent l’Etat à injecter de colossales sommes d’argent pour valoir une certaine mise à nouveau infrastructurel et de bienfaits comme l’eau, l’électricité, le gaz, «trop souvent du propane vu l’implant épars de groupements humains», ainsi que les aménagements de cités, la santé, l’éducation et les loisirs au profit d’une jeunesse restée longtemps en rade. C’est dans ce cadre que s’est inscrite la visite de Said Khalil, wali de Tiaret, ces derniers jours, en compagnie du président d’APW à la vaste contrée de la célèbre tribu des Flittas, visite qui a concerné les travaux d’aménagements urbains dans les quartiers Kadari M’hamed, Mharar Mohamed et Tahrat Baghdadi, le centre de collecte de proximité pour céréales dans la zone d’activité, des programmes d’habitat de type social locatif 100 logements et de type LPA les 30+30 et 40 logements, les lotissements sociaux, une opération de correction torrentielle sur le chemin de wilaya numéro un et enfin au projet de réalisation de la piscine semi olympique de la ville dont les travaux ont défrayé la chronique locale. Il n’y a pas si longtemps, en janvier 2024, les activités de l’Assemblée populaire communale (APC) de Rahouia ont été gelées en raison de dissensions internes, entravant ainsi le développement de la commune.
Le chef de daïra a été chargé de gérer les affaires courantes en attendant une résolution. Said Khalil, un commis de l’Etat, qui use d’un discours rationnel comme pour s’éloigner des promesses que beaucoup n’ont pas tenues, a lancé un discours serein en direction des populations qui tenaient à le rencontrer, disant que rien ne se fera dans la précipitation et que toute préoccupation légitime trouvera sa solution, tenant compte des priorités et des disponibilités financières. «Après que les services, chacun dans son domaine aient recensés pour établir des fiches à soumettre à qui de droit», n’a-t-il cessé de dire.
La population locale, elle, a réagi en exprimant «le souhait de voir ces défis relevés pour assurer un avenir meilleur aux générations futures et améliorer la qualité de vie dans la commune». Rendez-vous est déjà pris pour quelques semaines pour inaugurer symboliquement la piscine qui a besoin d’une autonomie en matière d’adduction d’eau et pour l’achèvement, selon les délais contractuels, d’un des onze centres de collecte de proximité pour céréales.
Avant de gagner Rahouia, c’est à Guertoufa, que le chef de l’exécutif a fait escale pour s’imprégner des travaux d’aménagements dans sa phase numéro 2 des voies routières, de l’éclairage public et trottoirs au niveau du boulevard du 1er novembre. On y reviendra.