Rachid Bouchareb au festival de Cannes : Nos frangins : le meurtre de Malik Oussekine revisité

31/05/2022 mis à jour: 12:26
1956

La nuit du 5 au 6 décembre 1986, Malik Oussekine, jeune Algérien, est mort à la suite d’une intervention de la police, alors que Paris était secouée par des manifestations estudiantines contre une nouvelle réforme de l’éducation.

Le ministère de l’Intérieur est d’autant plus enclin à étouffer cette affaire, qu’un autre Français d’origine algérienne a été tué la même nuit par un officier de police. Nos frangins, sorti le 23 mai est un long-métrage présenté en avant-première à la 75e édition du Festival de Cannes, qui dépoussière les mémoires.

Rachid Bouchareb, l’enfant de Maghnia, auteur, entre autres, de Indigènes a évité, dans ce film, de reconstituer cette bavure, il a opté plutôt pour le symbole, c’est-à-dire «se concentrer sur le racisme ordinaire et l’impunité des forces de l’ordre, défendues par Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur de l’époque.

Dans une déclaration rapportée par l’AFP, Bouchareb indique : «S’il n’y a eu, jusqu’à ce jour, aucune adaptation cinématographique de ce drame, hormis la série d’Antoine Chevrollier, c’est parce que la France a beaucoup de retard comparé aux Etats-Unis sur les questions de mémoire (…) j’ai pas fait du cinéma pour dire ‘‘attendez, vous avez oublié cette histoire, mais pour parler des miens’’. Je voulais plutôt raconter ce que j’ai entendu en grandissant, ce que j’avais vu de mes yeux … et ces choses-là étaient aussi très cinématographiques…»

Nos frangins, dont le scénario est co-écrit par le réalisateur et l’écrivaine Kaouther Adimi, est une sorte de témoignage et d’hommage en même temps à une victime du racisme. Un film émouvant dont les rôles sont admirablement campés par Raphaël Personnaz, Samir Guesmi, Reda Kateb, Lyna Khoudri, Samir Guesmi…

 

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