Un ensemble de mesures pragmatiques peuvent être proposées pour sortir du cercle vicieux de l’informalité. Les décideurs politiques devraient comprendre qu’aucune réforme sérieuse ne réussit si elle n’associe pas l’ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux dans ce projet.
On devrait procéder par étape par étape. Aujourd’hui, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) nous offre une opportunité unique pour rendre transparent les transactions économiques informelles et bancariser le maximum de travailleurs informels. Ces nouvelles technologies ont le mérite de rendre accessible et attractif les services financiers offerts par les différentes institutions financières. Non seulement, elles peuvent les adapter à chaque individu (urbain ou rural) mais les proposer à des coûts faibles.
A ce titre, on peut donner l’exemple des Fin-Tech qui ont joué un rôle clé dans la digitalisation des services bancaires et financiers contribuant à la modernisation du système bancaire. Ainsi le développement des plateformes de paiements électroniques accessibles et fiables réduisent la dépendance à l’argent liquide, principal vecteur de l’informalité monétaire.
Ceci doit être perçu comme un gage de transparence et d’’efficacité pouvant restaurer la confiance dans les institutions financières. Parallèlement à cela, l’Etat devrait préparer les conditions macroéconomiques favorables à cette modernisation bancaire et financière en mettant en œuvre une politique monétaire rigoureuse (inflation maitrisée et financement souple de l’économie).
Ce qui va renforcer encore plus la confiance et pousser les acteurs informels à rejoindre le secteur officiel. De l’autre coté, l’Etat devrait débureaucratiser l’économie en assouplissant les procédures réglementaires pour obtenir un registre de commerce, ouvrir un compte bancaire, bénéficier de prêts bancaires et de facilités fiscales. Ces mesures incitatives devraient permettre l’intégration progressive dans travailleurs informels dans le système formel.
Enfin, l’état devrait accorder plus d’attention au système de gouvernance en vigueur en mettant en œuvre des mécanismes transparents dans les transactions commerciales réduisant par ricochet les pratiques de corruption qui alimentent l’informalité monétaire. Il y a juste de signaler ici que cet ensemble de mesures que je viens de citer est actuellement opérationnel au niveau de l’économie algérienne.
Le ministère des finances mène une dure bataille pour la modernisation du système bancaire et financier. Cependant, si les résultats apparaissent jusque là mitigés, c’est à cause principalement du manque de coordination entre les différents secteurs concernés par la modernisation du secteur financier et de lutte contre les pratiques informelles. Cette faiblesse impacte le rythme d’exécution des réformes en le ralentissant.
Pour résoudre ce problème, on devrait créer une structure au niveau gouvernemental pour faire la coordination et le suivi de l’application de ces réformes. Le succès de ces dernières devrait être jaugé à l’amélioration de la qualité de vie du citoyen (pouvoir d’achat, organisation des marchés des biens et services, accès à l’emploi, à la santé, au transport….), son rapport à l’administration (souplesse). Réaliser cet objectif c’est réussir la transition de l’informel vers le formel.