Que cache ce retour à Beni Zid ?

21/02/2022 mis à jour: 06:32
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Les maquis terroristes peuvent être asséchés et pacifiés, mais la menace d’une reprise d’activité n’est jamais totalement écartée. L’opération militaire qualitative qui a permis, vendredi dernier, l’élimination d’un groupe de sept terroristes dans les monts de Beni Zid, près de Collo, nous ramène à cette réalité qu’on a tendance à oublier. 

L’opération menée par les troupes de l’ANP a été rendue possible grâce à la vigilance et la disposition permanentes pour mettre en échec toute tentative d’infiltration et d’action terroriste, et grâce aussi au renseignement qui s’appuie sur les populations résolument opposées au projet porté par ces groupes islamistes armés. 
 

Cependant, les faits ont surpris plus d’un, s’agissant d’une région pacifiée depuis de longues années. Et concernant aussi une opération d’envergure comme on n’en a pas vue depuis qu’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI) de Abdelmalek Droudkel a quitté le Nord pour s’installer à nos frontières sahéliennes. 
 

De quoi donc l’élimination de ce groupe est-elle le nom ? Pourquoi était-il présent dans les monts de Collo en ce février 2022 ? Le groupe étant composé d’éléments ayant rejoint le maquis terroriste au milieu des années 1990 revenait-il du Sud ? Etait-il venu s’installer dans la région ou s’y replier momentanément ? Projetait-il de diriger des opérations, ou était-il de passage ?

 S’agissait-il de résidus en quête de survie ou de cellule réactivée sous une bannière internationale avec une nouvelle feuille de route pour l’Algérie ? Tout un tas d’interrogations qui appellent des réponses et exigent une communication rassurante et sincère de la part des autorités. 

Certes, le contexte politique et sécuritaire dans la région est ouvert à tous les scénarios à cause des enjeux géostratégiques impliquant plusieurs puissances étrangères. Le changement paradigmatique qui s’opère à la tête du Mali vis-à-vis de la France, la présence des mercenaires de Wagner et la décision prise récemment par Emmanuel Macron de mettre fin à l’opération «Barkhane» dans le nord du Mali vont certainement avoir des implications (en bien ou en mal) sur la dynamique terroriste dans cette partie du Sahel et inévitablement sur notre pays.

Le terrorisme global a toujours démontré des capacités de redéploiement de son action en fonction des situations politiques locales. 

La moindre faiblesse, la moindre incohérence lui ouvre une brèche pour s’infiltrer et s’imposer comme acteur, et la région du Sahel a été le terrain d’expérimentation de ce nouveau visage du terrorisme islamiste. 
 

La présence de ce groupe dans le maquis de Collo en ce mois de février 2022 obéit peut-être à une raison anecdotique, mais il y a des chances qu’elle cache des plans plus audacieux. 

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