C'est la fin d'une brève expérience démocratique dans cette petite monarchie gazière du Golfe.
Le Qatar vient de voter en faveur de l’abolition des élections législatives pour le *Majlis al-Choura*, un Conseil consultatif aux pouvoirs limités, mettant ainsi fin à une courte expérience démocratique. D'après les résultats publiés, 90,6 % des suffrages exprimés lors du référendum ont approuvé cette réforme. Sur l'ensemble des électeurs qataris éligibles, 84 % ont participé à ce vote, bien que seuls les citoyens descendants de familles vivant au Qatar en 1930 aient eu le droit de voter, ce qui exclut des groupes naturalisés depuis, notamment certains membres de la tribu al-Mourra.
Ce changement signifie que l'émir Tamim ben Hamad Al-Thani reprendra le contrôle total de la nomination des membres du Conseil, qui avait partiellement été élu pour la première fois en 2021. Le *Majlis al-Choura* pourra toujours proposer des lois, approuver le budget et éventuellement révoquer des ministres, mais toutes ses décisions resteront soumises au droit de veto de l’émir, qui détient l'autorité suprême. En plus de l'abolition des élections, d'autres amendements prévoient que tous les Qataris, y compris les naturalisés, puissent désormais accéder à des postes ministériels.
La suppression de ces élections législatives marque un tournant vers une centralisation du pouvoir, même si les autorités ont encadré cette décision comme un moyen d'unir la nation et de valoriser la justice, selon les propos de l'émir. Cette mesure contraste cependant avec les élections municipales qui se poursuivent tous les quatre ans depuis 1999, offrant aux citoyens une occasion limitée d'exercer leur droit de vote.