Propos provocateurs de Raïssouni : L’Association des oulémas gèle ses activités au sein de l’UIOM

22/08/2022 mis à jour: 09:36
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L’Association des oulémas musulmans algériens a décidé de «geler» toutes ses activités au sein de l’Union internationale des oulémas musulmans (UIOM) suite aux propos provocateurs tenus par le prédicateur marocain Ahmed Raïssouni contre l’Algérie, a annoncé, hier, son président Abderrezak Guessoum.

«Nous, membres algériens de l’Union internationale des oulémas musulmans, gelons toute activité au sein de cette institution. Nous ne reprendrons nos activités qu’une fois les excuses claires, nettes et précises seront prononcées par le concerné ou sa démission pure et simple de cette responsabilité», a-t-on précisé dans unedéclaration à la Chaîne III de la Radio nationale.

Cette décision a été prise à l’issue d’une réunion tenue ce week-end par l’Association. Abderrezak Guessoum a appelé «tous les savants musulmans pour appuyer notre thèse et revendiquer le départ de ce responsable marocain».

Dans un entretien télévisé fin juillet, le prédicateur marocain Ahmed Raïssouni a affirmé que le roi Mohammed VI et le «peuple marocain» sont prêts à «marcher» sur Tindouf, en territoire algérien, et Laâyoune dans le territoire occupé du Sahara occidental. A propos de la Mauritanie, cette figure de proue de l’islam conservateur marocain a estimé que son existence était «une erreur», et, selon lui, devrait être rattachée au Maroc.

Les paroles du prédicateur marocain, également président de l’Union internationale des oulémas musulmans, ont déclenché de vives réactions à la fois en Algérie et en Mauritanie. Plusieurs formations politiques algériennes ont exprimé leur indignation, dénonçant «un appel à la fitna».

La Commission de la fatwa du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs a condamné les propos du président de l’UIOM, soulignant qu’«il fait ainsi sienne l’idéologie des groupes terroristes extrémistes». De son côté, le Haut conseil islamique (HCI) a dénoncé les propos controversés de Raïssouni, relevant que «cet individu n’a pas tiré d’enseignements suite au camouflet essuyé par son prédécesseur, Allal El Fassi, qui avait parlé de Tindouf en pleine Révolution algérienne».

Evoquant un «inacceptable dérapage», la Ligue algérienne des droits de l’homme a, quant à elle, appelé l’UIOM à «organiser, dans les plus brefs délais, une assemblée générale afin de destituer l’actuel président». Pour sa part, l’Association des oulémas musulmans algériens avait dénoncé, dans un communiqué rendu public, les déclarations de Raïssouni contre l’Algérie, estimant qu’elles «ne servent nullement l’unité des peuples et ne préservent pas le bon voisinage».

De son côté, l’UIOM a tenu à préciser qu’il s’agissait d’idées exprimées à titre personnel, et non celles défendues par l’organisation. 

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