Projet Douanes intelligentes de l’OMD : Technologies disruptives pour une plus grande transparence et efficacité

08/08/2024 mis à jour: 00:06
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La connaissance et la maîtrise des nouvelles technologies pour numériser les chaînes logistiques mondiales est un préalable indispensable aux discussions en cours autour de la numérisation de la douane et de la gestion des frontières dans un cadre élargi d’échanges transfrontaliers dématérialisés

Intelligence artificielle et apprentissage automatique, chaîne de blocs et informatique en nuage constituent l’axe principal sur lequel s’appuie le projet phare de l’Organisation mondiale des douanes (OMD) pour aller à pas sûrs vers l’édification, dans un proche avenir, de douanes intelligentes et la virtualisation des frontières. La connaissance et la maîtrise des nouvelles technologies pour numériser les chaînes logistiques mondiales étant un préalable indispensable aux discussions en cours autour de la numérisation de la douane et de la gestion des frontières dans un cadre élargi d’échanges transfrontaliers dématérialisés. 

Pour ce faire, une enquête a été lancée en février 2024 aux fins de déterminer «le niveau mondial d’adoption des technologies disruptives – innovation qui finit par remplacer un produit ou service dominant sur un marché – au sein des membres de l’OMD, à identifier les besoins en matière de renforcement des capacités, à nommer des correspondants nationaux (CN) et à favoriser l’échange d’expériences et de meilleures pratiques», est-il indiqué dans un communiqué parvenu à notre rédaction samedi dernier. Le taux de participation «remarquable» – plus de 60% pays membres (186 dont les trois quarts sont des pays en développement), avec 116 soumissions issues des six régions de l’OMD – témoigne du grand intérêt porté par la communauté douanière internationale aux nouveaux défis qu’implique le projet smart customs et montre comment celui-ci peut «contribuer à résorber la fracture numérique au sein des administrations douanières et cible les bonnes technologies pour un impact transformateur», se réjouit-on dans le document de l’OMD. 


Fluidification du commerce transfrontalier 

Dans les résultats de l’enquête faisant ressortir la mise en place d’une stratégie informatique dans 92% des cas parmi les répondants, il a, en outre, été relevé que les principaux domaines où des besoins en renforcement des capacités ont été signalés par les membres incluaient «les compétences techniques, la sensibilisation à la cybersécurité, la politique et la gouvernance des technologies de l’information, ainsi que la planification stratégique et la gestion du changement». 

Financé par le biais du Fonds de coopération douanière de Chine (FCD/Chine), le projet qui vise essentiellement la facilitation et la fluidification du commerce transfrontier, en donnant aux douanes les moyens d’agir avec plus d’efficacité, de célérité, de simplicité et d’harmonie, et ce, grâce aux technologies de rupture, notamment l’internet des objets, les drones/robots, la biométrie, la réalité virtuelle, la réalité augmentée et la réalité mixte, «continuera à combler les écarts numériques entre les administrations douanières en ciblant les technologies identifiées». 

Pas que. Il devrait permettre, via le partage des connaissances et la diffusion des meilleures pratiques au sein de la communauté des Douanes intelligentes, une intégration réussie de ces technologies dans les processus douaniers pour pouvoir en tirer davantage parti. D’autant que «ces technologies avancées offrent des avantages évidents, notamment en ce qui concerne la gestion des risques et l’établissement d’un profil de risque, la détection des fraudes et la garantie d’une meilleure conformité». 

Ce qui entraînera, entre autres et surtout,«une plus grande efficacité des processus de dédouanement et un recouvrement plus efficace des recettes», assure l’OMD, prenant, toutefois, conscience des défis et des obstacles, tels que «le coût, le manque d’expertise, la nécessité d’une stratégie des pouvoirs publics et les questions juridiques», auxquels se heurtent nombre de pays membres dans leurs processus respectifs d’adoption des dernières technologies. 
 

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