Programme du colloque : Plusieurs séquences ponctueront les travaux des trois journées

18/01/2022 mis à jour: 16:15
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«Contestations en longue durée»

Le premier intervenant sera l’historien Jacques Frémeaux, professeur émérite à la Sorbonne dont la communication sera consacrée à «Tocqueville, portée et limites d’une vision critique».

Philippe Régnier (CNRS) évoquera «Ismaÿl Urbain et les Saint-simoniens».

Tiffany Tavernier (romancière et scénariste) s’attachera à évoquer «Isabelle Eberhardt ou la quête impossible d’une colonisation idéale».

Gilles Manceron (historien) montrera comment la Ligue des droits de l’Homme qui, dès sa fondation lors de l’affaire Dreyfus, s’est souciée du respect des droits de l’homme en Algérie. «Jusqu’en 1914, elle a suivi l’évolution de Jean Jaurès vers l’anticolonialisme et dénoncé les injustices régnant en Algérie comme dans les autres colonies. A partir de 1958, elle a opéré un tournant en dénonçant la guerre d’Algérie». 

Christian Phéline (historien) axera sa communication sur «De Maurice L’Admiral à Albert Smadja et Pierre Popie, trois générations d’avocats d’Algérie en lutte contre l’injustice coloniale (1900-1962)».

Actrices et acteurs de l’anticolonialisme 

Michel Carassou (éditeur et écrivain) communiquera sur «Les surréalistes et la guerre d’Algérie. De la défense de Messali Hadj à la Déclaration des 121».

Pascale Pellerin (CNRS, IHRIM/Lyon 2) : «Frantz Fanon, un intellectuel psychiatre pour l’indépendance de l’Algérie».

Malika El Korso (université d’Oran) : «Robert Barrat (1919-1976) : un intellectuel catholique engagé dans la guerre de Libération nationale algérienne». Malika El Korso rappellera que Robert Barrat, journaliste, militant catholique de la lutte anticoloniale, «reste une des figures les plus emblématiques des catholiques de gauche, dont le premier contact avec l’Algérie a lieu en 1939».

Dans sa communication sur «Francis Jeanson et les porteurs de valises : quelle(s) histoire(s) ?» Marie-Pierre Ulloa (Stanford University) reviendra sur les modalités de l’engagement des porteurs de valises, elle mettra en lumière le rôle des femmes du réseau et fera le point sur l’historiographie des réseaux des porteurs de valises en 2021.

En intitulant sa communication «Gisèle Halimi. Le corps des femmes», Zineb Ali Benali (professeur honoraire, université Paris 8) montrera que l’avocate du FLN de 1955 à 1962 «se bat pour l’établissement de la vérité, contre la machine judiciaire des tribunaux d’exception, en s’attachant à ce que les corps ne soient pas oubliés : le corps torturé et éliminé et le corps (féminin) pour lequel le viol est la dernière étape de la torture». Tramor Quemeneur (universités Paris 8 et Cergy- Pontoise) : «La guerre des manifestes».

L’historien rappellera qu’en septembre 1960, alors que s’ouvre le procès du «réseau Jeanson», 121 intellectuels, bientôt rejoints par 125 autres, signent une Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie, autrement dénommée Manifeste des 121. En retour des intellectuels favorables à «l’Algérie française» publient un Manifeste des intellectuels français pour la résistance à l’abandon. Mais plus de 16 000 signataires rejoignent ensuite l’Appel à l’opinion pour une paix négociée, dont Paul Ricœur, Roland Barthes, Edgar Morin ou encore Jacques Prévert.

Comparaisons et transmissions 

Daniel Rivet (professeur honoraire, université Paris-Sorbonne) dressera le parcours d’Édouard Méric : un officier supérieur artisan atypique de la décolonisation en Tunisie et au Maroc: 1954-1956.

Dans L’intelligentsia critique face à la décolonisation tragique, de l’Indochine à l’Algérie, Alain Ruscio (historien) rappellera qu’ «au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France est entrée dans un nouveau cycle de conflits, souvent violents, parfois ouvertement armés (1945-1962). En métropole, des intellectuels, dont certains de renom (François Mauriac, Jean-Paul Sartre, Claude Bourdet, Simone de Beauvoir, Albert Camus, Louis Aragon, Marguerite Duras et bien d’autres) ont commenté avec sévérité les engagements de la France officielle et ont, dans quelques cas, franchi le pas de l’action militante, voire illégale, en faveur des colonisés».

David L. Schalk (professeur honoraire, Vassar college) : War And The Ivory Tower, vingt ans après. 

Andrea Brazzoduro (université Ca’ Foscari de Venise) : La gauche italienne contre la guerre d’Algérie.

Figures du contact 

Guy Pervillé (professeur honoraire, université de Toulouse Le Mirail) : Des engagements divergents d’intellectuels face à la guerre d’Algérie : Raymond Aron et Jacques Soustelle.

Aïssa Kadri (professeur honoraire, université Paris 8) : Des intellectuels universitaires de l’entre deux : André Mandouze, Jacques Pereyga et Jean Leca.

Aïssa Kadri a notamment préfacé l’ouvrage de Michel Kelle, 5 figures de l’émancipation algérienne, des modèles pour un renouveau des rapports franco-algériens (Karthala, 2013).

A noter que Aïssa Kadri se retire du colloque. Il s’en explique dans un texte remis hier aux organisateurs du colloque et dont il nous a transmis une copie (lire page suivante).

Christian Delporte (professeur émérite, université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) : Jean-Jacques Servan-Schreiber, le refus du silence.  La communication évoquera l’infatigable engagement de Jean-Jacques Servan-Schreiber pour la paix en Algérie et contre la torture.

François Dosse (université Paris-Est-Créteil-Val-de-Marne / Sciences Po Paris) : La résistance morale dreyfusarde : Paul Ricoeur et Pierre Vidal-Naquet .

Engagements intellectuels 

Jean-Luc Barré (éditeur et écrivain) : François Mauriac.  

Benjamin Stora (professeur honoraire, université Sorbonne Paris Nord) : Albert Camus 

Tassadit Yacine (EHESS) : Comprendre l’humanisme politique de Germaine Tillion.

Figures littéraires de l’entre-deux 

Christiane Chaulet Achour (professeur honoraire, université Paris Cergy) : Le numéro spécial Algérie, coordonné par Jean Sénac et publié par Jean Digot et Jean Subervie (février 1957). La conférencière restituera ce numéro dans le contexte de 1957, «année charnière, et du rôle joué par Jean Sénac dans la résistance au colonialisme» ; il s’agira aussi d’«analyser les nombreuses contributions d’écrivains et de peintres algériens qui le composent ainsi que la position de l’éditeur français».

Guy Dugas (professeur honoraire, Université Montpellier 3) : Emmanuel Roblès, la fédération des Libéraux et Espoir-Algérie : quelques portraits».

Kateb Yacine, ou l’intellectuel algérien en poète par Catherine Milkovitch-Rioux (université Clermont Auvergne).

Mouloud Mammeri à la lumière du conflit algérien : un engagement méconnu par Hervé Sanson (ITEM CNRS/ENS).

Nicolas Harrison (King’s College London) : «Jean Amrouche et les ‘maîtres coloniaux’».

Productions artistiques : théâtre, cinéma et arts plastiques 

Dans Théâtres empêchés, Catherine Brun (université Sorbonne Nouvelle) relèvera que «sur la centaine de pièces qui mettent en scène les événements algériens, les trois-quarts sont postérieures aux années 1980, et moins d’une sur cinq est contemporaine de la guerre. C’est que les dramaturges peinent à se faire entendre».

Philip Dine (National University of Ireland Galway) : «Faire la lumière dans les salles obscures : les cinéastes de la Nouvelle Vague face à la guerre d’Algérie».

«Les cinéastes anticolonialistes» par Ahmed Bedjaoui (université Alger 3).

Émilie Goudal (université de Lille) : «Par-delà les canons, mobiliser les arts comme arme de résistance : Jean de Maisonseul, Mohamed Khadda et Ernest Pignon Ernest».

A noter que le colloque sera diffusé en direct (sur les réseaux sociaux de l’IMA et la chaîne YouTbe de la BnF) et en différé sur les sites Imarabe.org et bnf.fr. Il pourra donner lieu à publication.

 

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