Le ministre de l'Industrie, Ali Aoun, annonce une augmentation de 20% de la disponibilité des médicaments, atteignant 90%. La pénurie d'anesthésie dentaire persiste en raison d'un monopole étranger pratiquant des prix excessifs, incitant à des alternatives temporaires en attendant des projets nationaux.
Intervenant devant la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle de l’Assemblé populaire nationale (APN), le ministre de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique, Ali Aoun, a dévoilé hier une augmentation de disponibilité des médicaments par rapport à l’année précédente.
Cette augmentation d'environ 20% depuis 2022 a atteint cette année un taux de 90% en termes de médicaments accessibles aux citoyens. Le ministre a également révélé que la couverture du marché des médicaments locaux au niveau du territoire national a atteint aujourd’hui les 68% et ce chiffre devrait toucher les 70% d’ici la fin d’année. M. Aoun a ainsi indiqué que le tissu industriel local compte actuellement 203 entreprises de production pharmaceutique, motivées toutes à atteindre l’objectif d’une meilleure couverture en médicaments dans les différentes wilayas du pays.
« Le lancement de la production locale d’insuline a permis de réduire la facture des importations de ce produit à près de 100 millions d’euros en 2023 et l’octroi d’une licence à l’usine d’assemblage de stylos à insuline de Boufarik réduirait davantage la facture d’importation de 44 millions d’euros », déclare le ministre.
Le bilan des activités du secteur de la production pharmaceutique a ainsi révélé l’approbation de 06 projets qui visent la production de médicaments anticancéreux. Dans cette même optique, Aoun a souligné que la production de la forme injectable d’anticancéreux, de solutions ophtalmiques et de pilules contraceptives, devrait débuter au deuxième semestre de 2024. « la production des hormones de croissances est également envisageable » ajoute-il.
Pénurie d’anesthésie dentaire, le ministre s’explique
Concernant la question de la pénurie d’anesthésie dentaire qui crée jusqu’aujourd’hui un débat et suscite des inquiétudes chez les dentistes, M.Aoun accuse et pointe du doigt un laboratoire étranger pour monopole de distribution de ce produit essentiel. Ce laboratoire, d’après le ministre, propose l’anesthésie à des prix excessivement élevés, à savoir 15 euros/unité, sachant qu’elle était disponible pour 5 euros/unité. Cette augmentation flagrante des prix a ainsi entrainé une pénurie sur le marché. Pour remédier et faire face à cette situation critique, M. Aoun rappelle que la marché a été injecté d’une quantité de 6 millions de doses d’anesthésiants dentaires, auxquelles s'ajouteront 600 000 autres doses disponibles cette semaine.
Dans le but de surmonter cette crise, le ministère explore des alternatives pour diversifier les sources d’approvisionnement en anesthésie dentaire. Cette solution est considérée comme temporaire, en attendant le lancement de 05 projets de production de produits anesthésiants au niveau national. « La mise en place de ces usines permettra de satisfaire à la demande croissante de ce produit et à maitriser sa distribution » clôture Ali Aoun.