Sur le plan mondial, l’année cacaoyère 2023/2024 tend vers sa fin. Si les observateurs misent sur un exercice 2024/2025 plus positif du point de vue de l’offre, le déficit creusé durant cette campagne pourrait continuer à affecter le marché à court terme.
En juillet dernier, le ratio stocks de cacao sur broyage s’est établi à 27%, soit son plus faible niveau depuis 50 ans. C’est ce qu’a indiqué Michel Arrion, directeur exécutif de l’Organisation internationale du cacao (Icco), le 12 septembre.
Ce rapport, répercuté par l’agence Econfin, est un indicateur de la rareté du cacao sur le marché mondial. Une chute du ratio stocks sur broyage suggère une plus forte activité de transformation et une tension sur les prix alors qu’une hausse induit une abondance de fèves et des cours mondiaux plus ternes.
Dans le cas d’espèce, pour l’actuelle campagne 2023/2024, la faiblesse de la production en Côte d’Ivoire et au Ghana a affecté l’approvisionnement mondial dans un contexte de relative résilience des broyages conduisant les prix mondiaux du cacao à un niveau record de 11 700 de dollars la tonne en avril dernier sur la Bourse de New York.
Selon M. Arrion, les stocks mondiaux ont reculé à 1,32 million de tonnes en juillet, contre 1,79 million de tonnes en septembre 2023. Alors que la campagne 2024/2025 s’est déjà ouverte au Ghana et débutera d’ici octobre en Côte d’Ivoire, le dirigeant reste optimiste sur les perspectives d’une reprise de la production mondiale et d’un apaisement des tensions sur le marché.
«Le cacao restera une culture attractive pour la plupart des producteurs en Afrique de l’Ouest. De fait, nous espérons un rattrapage de l’offre. Même si cela n’atteint pas le niveau affiché il y a deux ans, les chiffres pourraient se situer à un niveau raisonnable. Bien sûr, le changement climatique et les maladies persisteront, mais la météo pourrait s’améliorer», indique-t-il.
Pour rappel, selon l’Icco, le déficit mondial est désormais attendu à 462 000 tonnes pour la saison 2023/2024 en raison des conditions météorologiques défavorables, du Swollen Shoot et de l’exploitation minière illégale dans les vergers, notamment au Ghana. La production mondiale de cacao est prévue à 4,3 millions de tonnes alors que les broyages sont attendus à 4,75 millions de tonnes.