Mohamed Abdelhafid Henni, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a annoncé hier, lors de son passage à une émission d’Echorouk News TV, la prochaine mise en place d'un établissement spécialisé dans la régulation des produits agricoles et des prix. Les procédures ont déjà été entamées dans ce sens.
Il a affirmé aussi que la valeur globale de la production agricole durant l'année en cours s'élève à 4500 milliards de dinars environ, et que le secteur agricole contribue à 14% du produit intérieur brut. Il est revenu sur la carte à puce de l’agriculteur, qui contient son dossier administratif complet en vue de lui faciliter les procédures administratives.
Autre annonce : «Les prix de la viande rouge importée resteront à 1200 DA le kg et de nouveaux points de vente seront ajoutés en collaboration avec les services du ministère du Commerce et de l’industrie et les autorités locales pour atteindre les 1100 et qui sont actuellement de 670 points de vente.»
Ce dispositif a été mis en place par le gouvernement durant le mois de Ramadhan pour permettre aux citoyens de consommer de la viande rouge, dont les prix ont atteint des niveaux astronomiques (2500 DA le kg) ! Mais cette opération a connu quelques retards qui, selon le ministre, «n’incombent pas uniquement au secteur».
«Il y avait des procédures réglementaires et sanitaires à suivre et l’établissement de contacts et prises de commandes avec les pays concernés par l’importation des viandes rouges. Il y a aussi l’éloignement de ces pays qui exige une grande logistique dans le fret maritime (affrètement de navires).» «Mais, poursuit-il, je pense qu’on a fini par maîtriser la situation et cela nous servira d’expérience pour les prochaines années.
On a importé de la viande fraîche réfrigérée du Brésil, du Soudan et de l’Inde. Nous avons ramené aussi des animaux sur pied (des vaches à égorger), l’opération a consisté à importer simultanément à travers 3 navires 7500 têtes. Il faut savoir également que la commercialisation exige la signature de contrats avec les distributeurs et les abattoirs.
On est arrivé à vendre la viande à 1200 Da même s’il faut reconnaître qu’il y avait des dysfonctionnements, les contrôleurs ont divulgué quelques tentatives de détournement.» Le ministre annonce que cette opération, lancée dans un premier temps à titre exceptionnel, va «continuer jusqu’à ce qu’on parvienne à stabiliser les prix».
Une manière d’alléger le fardeau du citoyen en ces temps de crise économique, de hausse de l’inflation et surtout de perte de pouvoir d'achat. Le ministre reconnaît qu’il y a un problème de régulation de la production agricole, ce qui a un impact direct sur la stabilité des prix malgré une surproduction de certaines denrées.
«Nous travaillons avec plusieurs ministres sur ce dossier, et nous espérons aboutir à de bons résultats. Il y a la règle de l’offre et de la demande, mais la ligne rouge à ne pas dépasser consiste à faire en sorte que l’agriculteur ne perd pas, il peut éventuellement tenir une ou deux saisons, mais il risque à moyen terme d’abandonner définitivement l’activité.»
Le ministre a cité aussi un programme à l'horizon immédiat de 2025, ensuite 2030-2035, qui va permettre d'asseoir une véritable politique de développement de l'agriculture et qui vise, en premier lieu, à atteindre l'autosuffisance totale en matière de production du blé dur et de l'orge, et à augmenter sensiblement la production du blé tendre.
Un dossier approuvé par toutes les hautes autorités du pays. Une cinquantaine d'experts ont été mobilisés pour finaliser ce plan, pour ce qui concerne la céréaliculture, ayant pour objectif de «sécuriser totalement la production de cette filière prioritaire».