Prix du Président de la république de la littérature et la langue amazighes : Amar Ouchabane Ferhat et Abdenacer Yezza distingués

14/01/2025 mis à jour: 19:54
883
Photo de famille des lauréats du prix du Président de la république de la littérature et la langue amaziges--Photo : EL WATAN

Les festivités de la célébration officielle nationale du Yennayer ont été clôturées, dimanche soir, dans la wilaya de Timimoun, avec, à la clé, la remise du Prix du président de la République de la littérature et  la langue amazighes. 

Parmi les 180 participants à la cinquième édition de cette compétition organisée par le Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA), huit candidats ont été primés, à l’issue d’un travail d’évaluation effectué par les membres du jury. Dans la catégorie littérature et traduction, la première place est revenue à Ferhat Amar Ouchabane (Tizi Ouzou), tandis que Rachida Takourabt (Tizi Ouzou) a décroché le deuxième prix alors que Houssam Haddad (Batna) s’est imposé en troisième position devant les 84 candidats  qui ont proposé des créations littéraires originales et des traductions d’œuvres de renommée mondiale vers tamazight. Selon les membres du jury, cette catégorie représente 46% de la participation totale au Prix du Président. «La participation à cette section se caractérise par une grande diversité thématique et générique. 

Le décompte relève 27 romans, 21 traductions, 13 recueils de poèmes, 5 pièces théâtrales, 4 nouvelles et 13 œuvres diverses incluant des créations et études littéraires. Concernant la répartition dialectale, on compte 59 œuvres en kabyle, 16 en chaoui, 5 en mozabite et une en targui», a souligné Djamil Aïssani, président du jury, qui explique que la prédominance de la variante kabyle est liée à «sa tradition écrite plus ancienne dans le domaine de la littérature amazighe». 

«La participation en tachawit est particulièrement encourageante, témoignant du développement croissant de cette variante», a-t-il ajouté, tout en estimant que cette progression s’explique notamment par la contribution significative du département de langue et culture amazighes ouvert au niveau de l’Université Hadj Lakhdar à Batna. «Le choix s’est avéré très difficile en raison de la qualité des œuvres», a-t-il déclaré, précisant que la première évaluation a permis de sélectionner 11 travaux «potentiellement primables  nécessitant une seconde évaluation avec des critères plus stricts». 

 Pour ce qui est de la section « Linguistique », le premier prix n’a pas été attribué par les membres du jury qui ont fait savoir que sur une quarantaine de travaux inscrits, une dizaine de candidats seulement ont été retenus pour l’évaluation finale, les autres ont été rejetés pour des raisons liées essentiellement à la non-consistance des œuvres et à une participation hors catégorie. Les deuxième et  troisième prix de cette section ont été remportés respectivement par Naïma Hemdi et Lyes Feknis de la wilaya de Béjaïa.


«Sentiment de sincérité de la population »

Selon M. Sessani, la quasi-totalité des œuvres en lice dans cette partie ont porté sur la lexicologie, lexicographie, phonétique, morphosyntaxe et la sociolinguistique. Outre le kabyle et tachawit, d’autres variantes linguistiques amazighes, comme le zénète de Gourara, le tiggargrent de Ouargla et le mozabite, ont fait l’objet des études proposées par les participants. Les travaux primés parmi les 9 retenus pour l’évaluation finale portent sur la phraséologie et la phonétique. S’agissant de la partie «Patrimoine», le premier prix a été attribué à Yezza Abdenacer de Batna et le troisième a été remis à Mohamed Moulouz Alouaz de Tamanrasset, puisque le deuxième n’a pas été décerné.

Notons que dans la première phase de sélection, le jury a reçu 48 dossiers pour cette catégorie où les candidats abordent des thèmes en relation avec les pratiques traditionnelles, aux savoir-faire et au patrimoine oral. Le premier travail primé dans cette section est intitulé «Taffellaht deg Wawras» (L’agriculture dans les Aurès). 

Pour ce qui est des technologies du numérique, seul le 2e prix a été attribué. Il est revenu à Abderrazak Benkherraz de Béjaïa. Par ailleurs, lors de la conférence de presse animée à la clôture de la célébration officielle nationale de Yennayer 2975 organisée, pour rappel, en collaboration avec la wilaya de Timimoun et le haut patronage du président de la République, le secrétaire général du HCA, Si El Hachemi Assad, a estimé que l’événement a enregistré une réussite retentissante. «La note de satisfaction a été exprimée par tout le monde, y compris par les organisateurs.

 Il y a un sentiment de sincérité de toute la population. Nous avons assuré le travail en parfaite co-organisation avec les autorités locales», a-t-il précisé. Et d’ajouter : «Nous avons aussi honoré nos engagements en respectant les critères du Prix du Président. C’est un projet réussi.» «Le défi est relevé. Les retombées sont positives pour la wilaya de Timimoun. Nous avons gagné d’autres partenaires», a-t-il confié, tout en évoquant les avantages de la convention signée entre l’APC d’Akbou (Béjaïa) et celle de Timimoun qui consistent, entre autres, en l’accompagnement des associations pour demander le soutien du HCA. Le même responsable a parlé également de la convention signée par son institution avec l’ONDA, dont l’objectif est, selon lui, de défendre les droits des auteurs de livres en tamazight. 

Concernant l’enseignement de tamazight, M. Assad a relevé la nécessité de consolider la variante taznatit. Intervenant durant la même conférence de presse, Souna Benamar, wali de Timimoun, a souligné l’impact suscité par la célébration officielle de Yennayer dans sa wilaya, notamment, a-t-il relevé, sur le secteur du tourisme et la culture surtout lorsqu’on sait que, a-t-il dit, Timimoun est une région qui attire les visiteurs de toutes les régions d’Algérie et même de l’étranger, en raison de ses sites magnifiques qui rappellent l’histoire ancienne de cette wilaya qui connaît un développement.                       

Timimoun 
De notre envoyé spécial  Hafid Azzouzi

Copyright 2025 . All Rights Reserved.