Prévention et anticipation

14/05/2023 mis à jour: 05:03
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De nouveaux réglages sont encore nécessaires dans certains secteurs où les événements ne sont pas appréhendés avec un niveau d’alerte adéquat en dépit des données objectives plaidant pour une prise en charge anticipée. 

Les feux de forêt enregistrés ces deux dernières années, dans un contexte mondial de dérèglement climatique et de sécheresse galopante, devaient annoncer la mise en place sans délai d’un dispositif multisectoriel de prévention contre de nouveaux sinistres de cette gravité. 

L’attention générale se focalisera sur des phénomènes à fort retentissement et à grand impact sur l’opinion, comme les accidents de la circulation, où la mortalité est toujours élevée, et les pénuries des produits alimentaires doublées du fléau de la spéculation, perturbant véritablement la vie des populations. Des situations de crise qui appellent en effet à une mobilisation sans faille et une lutte déterminée à tous les niveaux de l’administration. Le problème surgit quand des dossiers lancinants, parfois brûlants, sont mis en attente ou inconsidérément reportés. 

C’est lors de l’épisode des fortes chaleurs de fin avril et des premiers feux de forêt que la question du plan anti-incendie est revenue au-devant de la scène. Les campagnes de sensibilisation préparées au niveau des services concernés étaient encore en cours de finalisation et attendaient un «feu vert» avant leur lancement. Les instructions émanant des autorités centrales, relatives au dispositif global de lutte et de prévention, dataient de janvier, selon des déclarations officielles. 

Des techniciens du secteur rappellent de leur côté que des travaux élémentaires, comme le débroussaillage, doivent être entrepris dès le mois d’avril et non simplement annoncés en mai. Le caractère tardif de l’opération peut présenter, en lieu et place de la prévention, un réel risque quand des actes irréfléchis sont commis, comme l’incinération de végétaux et autres déchets. Ce fut après la tragédie d’août 2021 que des communes ont signé des arrêtés interdisant le «brûlage à l’air libre». 

Cette mesure ne réapparaîtra sans doute qu’aux premières colonnes de fumée dans les airs. Neuf incendies sur dix sont d’origine humaine, et ceci est souvent lié à l’inconscience plutôt qu’à la criminalité. La suppression du cendrier dans les voitures, à l’effet de lutter contre le tabagisme, commence à être décriée dans le monde, puisqu’elle n’est pas étrangère à des départs de feu à partir des abords des routes dans les zones boisées. 

L’imprévision imprègne encore, et contre toute logique, des secteurs d’activité et des rouages des collectivités locales. Il n’est pas rare de voir des projets de cantines scolaires lancés à la rentrée, alors qu’elles devaient être mises en service à cette occasion, et des cités d’habitation achevées en oubliant les commodités de base. La lenteur des procédures administratives ou l’inertie persistante dans certains démembrements de l’administration font que des programmes de diverses natures ne sont pas livrés dans les meilleures conditions. Les facilités introduites pour l’importation de véhicules électriques, dans un contexte où l’attachement au diesel prédomine, y compris au niveau parlementaire, a été une décision éclairée, à un moment où la fin du moteur thermique est discutée dans les pays producteurs. 

Cependant, il reste à prévoir la mise en place d’un réseau étoffé de bornes de recharge. Le développement attendu des ventes de voitures tous types confondus, après le retour des concessionnaires et la relance de l’industrie automobile, ne manquera pas de poser la problématique de l’extension et de modernisation de l’infrastructure routière.

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