Le procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Raïs, à Alger, a requis une peine d’emprisonnement contre le journaliste du quotidien El Khabar, Hamid Goumrassa, poursuivi pour un article de presse.
Le représentant du parquet a demandé à l’ouverture, hier, du procès, six mois de prison ferme et 20 000 DA d’amende à l’encontre de notre confrère, poursuivi pour «diffusion de fausses nouvelles pouvant porter atteinte à l’intérêt national».
L’accusation porte sur un article de Hamid Goumrassa publié sur les colonnes de son journal, en 2019, et concernant «la surveillance des activistes de la transition démocratique pendant le hirak». L’affaire remonte à octobre 2019, lorsque le journaliste a été convoqué par les services de la gendarmerie de Bab J’did, Alger.
Lors de son audition, les gendarmes ont demandé la source du document objet de l’article en question. «J’ai alors refusé de donner ma source en leur rappelant que la loi me permet de protéger mes sources.
A l’époque, j’ai signé un PV et les gendarmes ont confisqué mon téléphone portable pendant quatre jours, et l’unité centrale de mon PC pendant 21 jours. Comme ils n’ont rien trouvé, ils ont envoyé le dossier au procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Raïs», rappelle le journaliste.
Hamid Goumrassa a été convoqué par le juge d’instruction près le même tribunal en novembre 2021, et il avait décidé, après son audition, de «clore le dossier». «Mais le procureur avait décidé de faire appel de cette décision devant la chambre d’accusation, qui a renvoyé le dossier pour jugement devant le tribunal», indique-t-il.
Après deux reports, le 5 janvier et le 9 février derniers, le procès s’est tenu hier. «Le juge m’a posé une seule question en me demandant de raconter ce qui s’est passé. Je lui ai alors dit : ‘‘Je suis journaliste et mon travail consiste à écrire des articles.
Je ne sais pas ce que je fais devant vous aujourd’hui, surtout que le contenu de l’article est juste’’», relate Hamid Goumrassa. Le procès a pris fin en début d’après-midi. Le verdict sera prononcé le 16 mars.