Présidentielle en Égypte : La détention d’un opposant prolongée

13/09/2023 mis à jour: 00:09
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Photo : D. R.

«L’Egypte ne tolérera pas un troisième mandat», ont rétorqué lundi les 12 partis de l’opposition du Mouvement civil démocratique, une coalition qui tente de porter la voix de l’opposition, durement muselée depuis une décennie.

L’Egypte a prolongé la détention d’un soutien de l’unique candidat déjà en campagne pour l’élection présidentielle de 2024, a annoncé hier une ONG, alors que l’opposition estime «intolérable» un troisième mandat d’Abdel Fattah Al Sissi, selon l’AFP.

Le Front égyptien pour les droits humains (EFHR) a informé de «la prolongation», par la justice d’exception, «de la détention d’Amr Ali Atiya en raison de son soutien en ligne à Ahmed Al-Tantawi», le premier candidat déclaré au scrutin prévu au printemps.

En détention depuis le 30 août, Ali Atiya est accusé de «terrorisme» et de «fausses informations», précise l’ONG, et deux avocats «membres de la campagne» de A. Tantawi, «en détention depuis le 4 septembre».

S’il ne l’a pas annoncée, le chef de l’Etat, au pouvoir depuis qu’il a destitué l’islamiste Mohamed Morsi en 2013, envisage de se présenter à sa succession, estiment unanimement les observateurs. 

«L’Egypte ne tolérera pas un troisième mandat», ont rétorqué lundi les 12 partis de l’opposition du Mouvement civil démocratique, une coalition qui tente de porter la voix de l’opposition, durement muselée depuis une décennie.

Retarder le «changement» amènera «au bord de l’explosion» le pays où «les habitants ne peuvent plus avoir une vie digne» entre «les vagues ininterrompues d’inflation et de flambée des prix», poursuit la coalition dans un communiqué.

Un procès «politique»

Le Mouvement civil démocratique dénonce en outre «le traitement sévère réservé à tous ceux qui se présentent à la présidentielle et les campagnes médiatiques frénétiques contre l’opposition», y voyant «le signe d’une volonté de manipuler en amont l’organisation des élections».

Fin août déjà, l’opposition libérale a dénoncé un procès «politique» : celui de son patron, Hisham Kassem, détenu et en grève de la faim depuis 20 jours, selon ses soutiens, et dont le verdict dans des affaires de «diffamation» et d’«outrage à agent» sera rendu samedi.

L’Egypte compte des milliers de détenus politiques. Le comité des grâces présidentielles en a fait libérer un millier en un an, mais «trois fois plus étaient arrêtés» dans le même temps, selon des ONG. 

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