Qu’est-ce qui fait courir le président du parti islamiste El Bina, Abdelkader Bengrina ? Son attitude est, en tout cas, très étrange. S’étant auto-exclu de la course à la présidentielle du 7 septembre prochain, l’homme semble chercher une orbite politique où il continuera à être plus ou moins visible, en attendant de nouvelles échéances politiques. C’est l’impression qu’il donne jusque-là. Il tente, à cet effet, toutes ses chances.
Poussé vers la porte de sortie de l’alliance baptisée «Coalition de la majorité pour l’Algérie», dont les membres, notamment le FLN, ont refusé de lui servir de tremplin pour réaliser ses «objectifs cachés», Abdelkader Bengrina se tourne vers un groupe de petits partis, en quête aussi d’éventuels avantages politiques à obtenir à l’occasion de la prochaine présidentielle et après le scrutin.
En effet, quelques heures seulement après avoir annoncé le gel de son adhésion à l’alliance dite de la majorité, Abdelkader Bengrina a réuni, hier au siège de son parti, des responsables de neuf formations politiques. La rencontre a été conclue par la signature d’un communiqué commun dans lequel les signataires annoncent leur soutien à la candidature du chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, à un second mandat.
Un soutien justifié, selon eux, par le fait que «le président Tebboune a respecté tous ses engagements et a tenu toutes ses promesses en mettant en œuvre son programme électoral présenté à l’occasion de la présidentielle précédente».
Pour ces partis, «malgré les défis engendrés par la pandémie de coronavirus et les fluctuations des prix des matières premières sur les marchés mondiaux, le chef de l’Etat a pu tenir ses engagements». «Il est indispensable de lui donner encore le temps nécessaire en vue de réaliser d’autres objectifs», jugent les signataires de ce communiqué.
Les chefs de ces partis affirment «s’être entendus sur la nécessité de soutenir un candidat qui conduira le navire Algérie nouvelle vers la stabilité et la prospérité». Ils se permettent même de fixer les critères devant être réunis par leur «candidat». «Le président de la République doit garantir la protection de la décision nationale souveraine, le renforcement de la stabilité institutionnelle, la promotion de l’unité nationale, le renforcement du tissu social et la protection des constantes de la nation algérienne.»
Pour donner plus de chance à ce nouveau conglomérat de survivre, du moins jusqu’à la prochaine présidentielle, Abdelkader Bengrina tente de rassurer ses nouveaux alliés. Il soutient ainsi que, «dans cette coalition, personne n’est le chef». «Notre seul et unique objectif est de contribuer au succès du prochain rendez-vous électoral et augmenter le taux de participation», dit-il dans une déclaration à l’ouverture de cette rencontre.