Le président sortant du Liberia, George Weah, a reconnu sa défaite à l'élection présidentielle de mardi face à l'opposant Joseph Boakai, marquant une issue démocratique qui contraste avec les récents coups d'État dans la région.
«Ce soir, le CDC (le parti de George Weah, NDLR) a perdu l'élection mais le Liberia a gagné. C'est le temps de l'élégance dans la défaite», a déclaré George Weah dans un discours à la radio publique.
«Les résultats annoncés ce soir, bien que non finaux, indiquent que Boakai a une avance que nous ne pouvons rattraper. J'ai parlé au président élu Joseph Boakai pour le féliciter pour sa victoire», a ajouté George Weah. Selon les résultats publiés par la commission électorale, avec plus de 99% des bureaux de vote dépouillés, Joseph Boakai avait 50,89% et George Weah 49,11%. Boakai avait une avance d'un peu plus de 28 000 voix sur environ 1,6 million de bulletins dépouillés.
Au-delà du choix du nouveau dirigeant, l'enjeu crucial de l'élection était la préservation de la stabilité dans un pays encore marqué par les souvenirs des guerres civiles entre 1989 et 2003. Joseph Boakai, âgé de 78 ans, prendra la tête du Liberia pour six ans, succédant à George Weah qui a été élu en 2017. La démocratie et la stabilité politique étaient d'autant plus cruciales dans le contexte actuel marqué par une série de coups d'État en Afrique de l'Ouest.
Joseph Boakai, ancien vice-président d'Ellen Johnson Sirleaf, devra relever des défis importants, tels que la lutte contre la pauvreté et la corruption, dans l'un des pays les plus pauvres du monde. Malgré les tensions et les incidents signalés pendant la campagne, le second tour de l'élection s'est globalement déroulé de manière pacifique, selon les observateurs étrangers et locaux.