Il était difficile de se frayer un chemin devant cette affluence qui a pris d’assaut les stands du Salon du livre de Boghni. Cette magnifique manifestation en hommage à l’écrivain et chercheur Youcef Nacib a été clôturée en apothéose, samedi, à la bibliothèque municipale de la ville.
Le troisième et dernier jour de ce rendez-vous était, sans doute, le moment fort du salon surtout avec ce nombre important de visiteurs venus même en dehors de la wilaya de Tizi Ouzou. «C’est un grand moment de rencontre, surtout entre auteurs et lecteurs», laisse entendre l’écrivain Lounès Ghezali pour résumer cette ambiance.
Même constat fait par notre confrère de Radio Tizi Ouzou, Samir Ouanzar, qui était sur les lieux pour assurer une large couverture médiatique de l’événement. Il est vrai que le salon de Boghni a suscité l’enthousiasme, notamment des jeunes, qui affluaient sur les stands. Effectivement, l’on a constaté l’intérêt de la jeunesse à ce genre d’activités.
D’ailleurs, nous avons rencontré des auteurs en herbe qui dédicaçaient leurs ouvrages, un signe de bon augure pour la lecture juvénile. La romancière Hiba Tayda, enseignante de langue française, originaire de M’Chedallah, dans la wilaya de Bouira, expose son roman Un Slow avec le destin et son recueil de poésie Papillon de nuit sortis aux éditions Tafat. «Je suis originaire du Djurdjura et ma première source d’inspiration est la montagne de Lala Khdidja», nous confie-t-elle avec un sourire bienveillant. «Ces rencontres doivent être encouragées et multipliées à travers tout le territoire national. L’organisation de salons du livre dans différentes localités d’Algérie encourage surtout des initiatives juvéniles dans le domaine de l’écriture et de la lecture», ajoute-t-elle.
La conteuse Ouarda Akif était également présente au salon pour dédicacer sa collection de contes kabyles ainsi que son nouveau roman intitulé L’héritière des souvenirs. «Écrit, en quelque sorte, sous forme de biographie, mon livre relate ma petite histoire, depuis ma tendre enfance. Il est axé principalement sur ma vie au niveau de ma famille parentale», a-t-elle expliqué aux visiteurs.
En sillonnant les stands, nous trouvons le poète Ahcene Mariche qui, lui aussi, a à son actif des ouvrages qui attirent particulièrement les jeunes de par l’esprit des thématiques abordées comme le poème sur Saint-Valentin, intitulé Sidi Valentin. L’artiste s’entretient avec ses fans tout en leur parlant de sa poésie qui a été traduite, souligne-t-il, en plusieurs langues. Le livre amazigh est également présent au rendez-vous de Boghni.
Outre le stand du HCA, Haut commissariat à l’amazighité, tenu par Fatima Daid et Radia Mors, deux cadres de cette institution, qui fournissent toutes les informations sur l’édition de livres amazighs, des auteurs ont également exposé leurs ouvrages.
On cite, entre autres, Omar Sider et sa nièce Ourida Sider (animatrice à la Chaîne II) qui ont étalé leurs ouvrages intitulés respectivement Inzan amek d illan (Origines des proververbes kabyles) et Isefra N Benhanafi.
D’autres auteurs, habitués à des activités similaires, notamment au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, ont participé également au Salon du livre de Boghni, à l’image de d’Ali Hadjaz, Malik Amirouche, Mouloud Ounoughene, Idir Bellali, Mohand Ameziane Tadjer et Chabane Imache, fils du fondateur de l’Etoile nord africaine, Imache Amar, qui est venu avec une panoplie de livres comme celui intitulé A la (re) découverte de la Kabylie profonde sorti aux éditions El Amel L’Algérie au carrefour, le roman La mort du vieux chêne et son recueil de proverbes et dictons kabyles. «C’est une rencontre très bénéfique et très intéressante», nous confie Salem Amrane, écrivain, lui aussi enfant de la région qui estime que cette manifestation a permis, notamment à la population de locale de renouer avec l’activité culturelle dans toutes ses dimensions après deux années de crise sanitaire.
L’ambiance est ainsi bon enfant au Salon du livre de Boghni qui a accueilli des centaines, voire des milliers de visiteurs, trois jours durant, dans un climat de convivialité. «C’est un événement important pour notre région», souligne notre confrère Hamid Saïdani que nous avons rencontré dans le hall de la bibliothèque qui abrite la manifestation.
Par ailleurs, notons qu’un atelier d’écriture animé par des enseignants au département de langue et culture amazighes de Tizi Ouzou, en l’occurrence Said Chemakh et Amar Laoufi, était au programme de cette activité organisée, pour rappel, par l’APC de Boghni en collaboration avec la direction de la culture et des arts de la wilaya de Tizi Ouzou. En somme, le Salon de Boghni, clôturé samedi, rehaussé par la présence des autorités locales et du chanteur Akli Yahiatene, était l’occasion pour les auteurs et les lecteurs de se rencontrer et de partager autour des livres.
C’est le pari réussi des organisateurs, à leur tête Zouhir Mammeri, vice-président à l’APC de Boghni, estiment que la première édition de ce rendez-vous s’est déroulée dans de bonnes conditions surtout, disent-ils, il a permis de redonner à la région son espace de rayonnement culturel.