Pragmatisme énergétique

21/10/2024 mis à jour: 08:23
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L’Algérie prône une transition énergétique pragmatique. Au-delà de la satisfaction des besoins domestiques de plus en plus grandissants, la stratégie énergétique est axée sur la diversification des ressources et le renforcement de la position du pays en tant que puissant et crédible fournisseur de gaz sur le marché international. Des investissements massifs sont consentis pour atteindre ces objectifs. 

Lors de la 12e édition du Napec qui vient de se tenir à Oran, le ministre de l’Energie et des Mines de l’Algérie, Mohamed Arkab, et le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, se sont relayés à la tribune pour prôner «une transition énergétique progressive». 

Les intérêts suprêmes de l’Algérie dictent la nécessité de poursuivre les investissements massifs tant dans l’exploration des ressources fossiles que dans la prometteuse filière de l’hydrogène vert. 

Fin décembre 2023, Sonatrach a annoncé des investissements totalisant 50 milliards de dollars dans le secteur du pétrole et du gaz naturel entre 2024 et 2028, notamment dans les activités amont. Moins d’une année après, le ministre de l’Energie annonce un lancement imminent d’un nouveau cycle d’octroi de licences d’exploration de ressources fossiles. 

Une mission confiée à l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft). Pas moins de 17 projets d’exploration pétrogazière ont été finalisés par l'Alnaft qui a lancé un premier appel à concurrence dit «Bid Round», visant à revitaliser l’exploration et le développement des ressources pétrolières et gazières en Algérie. 

Un appel à concurrence Bid Round ne vise rien d’autre que faciliter l’attractivité des investissements. Douze contrats sont en négociation, couvrant essentiellement le partage de production, de concession ou des contrats de service à risques. L'Alnaft fait également état de six opportunités ouvertes à la concurrence, pour le renouvellement des réserves, en onshore. Mourad Beldjeham, le chef du comité directeur d’Alnaft a indiqué que l’Algérie ouvre des opportunités pour la prospection sur des plateformes de forage offshore pour 2025 et 2026. 

Dans la foulée, Sonatrach se conforme à l’ambition de l’Etat algérien d’accroître l’influence du pays sur le marché pétrogazier international. Dans le segment du gaz, de nombreux nouveaux marchés ont été conquis en Europe (notamment l’Allemagne, la République tchèque et la Croatie), en Amérique ou encore en Asie. 

Au-delà du fossile, une filière est promue pour s’imposer comme un des piliers de l’avenir du pays : l’hydrogène vert. Deux grands protocoles d’entente viennent d’être signés par Sonatrach, qui est vivement sollicitée par les Allemands, les Autrichiens, les Italiens et les Espagnols. Le premier partenariat porte sur un projet de transport de l’hydrogène vert produit en l’Algérie vers l’Europe (SoutH2 Corridor). Le deuxième accord a été conclu avec le groupe espagnol Cepsa pour produire de l’hydrogène vert et l'exporter vers l’Espagne. 

La stratégie énergétique est aussi basée sur la pétrochimie. En témoigne le récent projet de déshydrogénation du propane et de production de polypropylène lancé par Sonatrach en Turquie. 

Tous ces investissements s’insèrent dans un objectif-cadre global intitulé «mix énergétique basé sur une transition» qui se veut «résolument pragmatique». 

Un pragmatisme qui laisse une bonne place à un programme gouvernemental consacré aux énergies renouvelables visant à atteindre 22 000 mégawatts doté d’investissements massifs prévus dans le solaire et l’éolien.  

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