Pr Hamza Mohamed Chérif. Directeur de l’ENSCRBC : «Inviter les opérateurs économiques pour créer des emplois pour nos étudiants»

24/04/2022 mis à jour: 01:16
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Le directeur de l’ENSCRBC (Ecole nationale supérieure de conservation et de restauration des biens culturels) dissimulait difficilement son stress à cause de son perfectionnisme dans son travail. C’est sa nature. En collaboration avec ses enseignants et ses étudiants, le Pr. Hamza Mohamed Chérif, qui a mis en place tout le programme de la manifestation culturelle de ce mois du patrimoine, observe discrètement les stands de l’exposition en ce 1er jour du mois du patrimoine. Nous avons saisi ce moment, pour lui poser des questions sur le fonctionnement et les perspectives de son école, ses préoccupations. L’emploi est au cœur de ses objectifs, le programme pédagogique est mis à niveau.

  • Comment se présente le mois du patrimoine pour l’ENSCRBC ?

Nous avons établi un programme pour ce Mois du patrimoine selon l’intitulé donné par notre tutelle. Nous nous confinons sur le patrimoine immatériel, la continuité et l’identité.

A cet effet, nous avons convié quatre conférenciers, trois universitaires et un chanteur-compositeur de musique pour axer leurs interventions d’une manière générale sur le patrimoine immatériel. La particularité pour ce mois du patrimoine, c’est que nous allons fêter le 10e anniversaire  de notre institution.

Nous avons choisi volontairement une date, il s’agit du 12 mai 2022. Le Pr. Chennaoui Youcef, qui est membre du Conseil scientifique de l’ENSCRBC et trois autres enseignants de notre école,  sont programmés pour animer des conférences durant cette journée qui seront suivies des débats. Le public est invité à assister.

  • En plus de ces conférences, avez-vous préparé autre chose ?

Vous avez vu que nous avons mis en place des stands sur différents thèmes afin d’animer notre exposition au niveau du patio de l’école. Une incontestable richesse que renferme notre pays. Cela concerne les matériels, les outillages utilisés pour restaurer et conserver divers biens culturels.

  • Où en est-on avec la coopération avec vos homologues italiens ?

Dans le cadre de la convention inhérente à la coopération avec nos amis italiens, nous avons engagé les travaux d’aménagement de notre laboratoire pédagogique selon les moyens disponibles affectés, un aménagement qui répond aux normes internationales, de surcroît  spécialisé dans le verre, la céramique et le métal.

  • Vous confirmez que les portes de l’ENSCRBC seront ouvertes au public ?

Absolument, notre invitation s’adresse à tout le monde, sans aucune exclusivité. Nous œuvrons à la sensibilisation des citoyens  sur l’importance du patrimoine immatériel et matériel dans notre pays, qu’il faut le préserver à tout prix, être vigilants pour le sécuriser et le protéger pour les générations futures.

Une richesse à prendre en charge pour le développement économique national à l’avenir et démontrer que nos filières dans ce secteur sont en mesure de contribuer à cet élan.

  • L’ENSCRBC a-t-elle un nombre suffisant d’étudiants ?

Franchement, nous avons entamé les démarches pour attirer un nombre plus important d’étudiants à notre école, leurs faire aimer nos filières. Mais je dois vous avouer, que l’étudiant algérien suit l’actualité de l’emploi et des opportunités que leurs offrent les filières. A présent, les étudiants de l’ENSCRBC n’arrivent pas à trouver facilement des débouchés après leurs études chez nous.

C’est un dilemme. Nos étudiants optent pour un parcours universitaire qui aboutit à l’obtention d’un emploi, dès qu’ils sont en possession de leurs diplômes. Nous ne voulons pas rater le nouveau virage. Nous nous attelons afin d’assurer des perspectives meilleures pour les étudiants de l’ENSCRBC.

  • Mais qu’avez-vous fait pour résoudre ce dilemme comme vous le dites ?

Après mûres réflexions, nous allons programmer une rencontre au mois de juin 2022, avec les investisseurs et les opérateurs économiques, pour leur proposer nos idées qui sont intéressantes, qui rentrent dans le cadre du développement économique, selon les orientations de notre gouvernement et de notre tutelle. Nous allons exposer d’abord toutes les opportunités offertes par nos filières, les sensibiliser sur l’avenir du secteur. Il y a un besoin du marché national et pourquoi pas international dans notre domaine.

Nous allons échanger nos idées avec les investisseurs. Nous allons exposer les problématiques actuelles et bien entendu notre vision pour trouver ensemble les solutions.

La balle sera dans le camp des investisseurs, car il y a des équipements à fabriquer ici dans notre pays, dans le cadre de la conservation et de la restauration. Pour l’instant, des matériels et des outillages sont importés, alors que les investisseurs nationaux pourront les produire.

Notre pays est très vaste, jonché de sites archéologiques et des monuments, qui méritent d’être réhabilités. Il y a des œuvres d’art plastiques, des tapis qui doivent être aussi remis à l’état initial. Il faut disposer des outillages, des matériels et des jeunes formés dans notre école, pour réussir et atteindre nos objectifs. L’emploi est assuré. Une fois les produits bien travaillés, ils seront mis à la disposition des musées et des marchés nationaux et internationaux.

C’est une brèche que nous allons exploiter pour aider nos étudiants à trouver un emploi. Une plus value. Par conséquent, nous estimons qu’il est impératif d’encourager les investisseurs à créer des usines de fabrication des outils utilisés pour la restauration et la conservation des biens culturels.

L’avenir professionnel des étudiants de notre école fait partie de nos préoccupations, car nous sommes convaincus du potentiel qui existe chez nous, d’autant qu’avec l’avènement de la start up, nous sommes optimistes. Notre école comprend cette année 15 étudiants (Alger, Constantine, Chlef) dont 04 architectes qui s’intéressent aux biens culturels  mobiliers, nous avons des étudiants diplômés en archéologie et aux beaux-arts.

  • Votre mot de la fin...

Il faut croire au potentiel national. Je suis convaincu que nous allons arriver à notre objectif. Nous allons convaincre les investisseurs. Il faut juste dire la vérité. L’avenir sera assuré pour nos étudiants, dans le cadre de la conjugaison de nos efforts avec la volonté des investisseurs. Enfin, j’invite nos jeunes universitaires, lycéens à l’ENSCRBC à Tipasa, pour mieux s’enquérir de la filière. 

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