Poutine en mal d’action dans le désert endormi a décidé d’aller au Mali où une partie de l’avenir de cette région instable se joue. «Tinza» pour les intimes, la Tin Zaouatine malienne, le même désert, coupé par des frontières tracées en Europe autour d’un déjeuner.
La même désolation mais sans sucre, sans semoule, en dehors des produits exportés illégalement d’Algérie, village sans le moindre service public, désert déserté par l’Etat malien. Le groupe emmené par Poutine a traversé l’oued frontière qui sépare les deux pays, large d’une cinquantaine de mètres, sous le regard d’un groupe de militaires du GGF, gardes-frontières, qui a laissé faire, les directives ayant été données d’en haut.
Sous la pleine lune qui semble à portée de main et va dégonfler en ce milieu de Ramadhan pour disparaître à l’Aïd, c’est le moment de faire une pause géostratégique. D’abord ce n’est plus ce désert sans bornes, sans limites, champ quantique où on est partout en même temps. Depuis quelques années, des murs de sable empêchent les véhicules de passer, cordons dunaires de cinq mètres de hauteur érigés au bulldozer, remblais comme celui-ci que tous les migrants venus du Subsahara ont franchi pour entrer en Algérie.
Combien d’Algériens fantasmant le désert savent que tout leur territoire saharien est enfermé dans cet immense dispositif de tranchées et barrières de sable, pas vraiment étanche, puisque clandestins, éleveurs, commerçants ou trafiquants en connaissent les rares passages ?
Avant de partir pour le Mali, Poutine a révisé tout ça. Il sait que ce désert aride n’est pas aussi désert, on y trouve Touareg, Bambaras, Peuls, Arabes Berabich, du Ansar Eddine de Iyad Ag Ghali, MNLA ou MAA, paradoxal mouvement arabe de l’Azawad, MUJAO, MIA, mouvement islamique de l’Azawad, militaires tchadiens et français, prospecteurs chinois et tous les services de renseignement du monde. Poutine n’a qu’une idée, redésertifier le désert et en chasser tous les étrangers.
A part lui bien sûr. A suivre...