Il est midi passé, ici c’est le désert, le vrai, rien à voir avec la toundra ou la taïga. Tin Zaouatine, le désert, cousin du néant, le Sahara, aride comme le visage d’un vieil homme desséché. En face, plein Sud, rien ou presque, quelques mouches de nationalité indéterminée virevoltant à la recherche de nutriments.
- Le Mali c’est là ? a demandé Kadirov, l’ami tchétchène de Poutine venu avec lui dans ce village perdu.
Mais que fait Vladimir Poutine ici ? Bien malin celui qui comprendra les stratégies de ce joueur d’échecs, tout ce que l’on sait est que le Président et le chef d’état-major ont délégué les autorités locales pour l’accompagner pendant que le ministre des Affaires étrangères est à Moscou.
- Suivez le chemin, lui a indiqué Brahim, officier algérien ayant fait sa formation en Russie, désignant l’étendue désertique.
Peu le savent, Poutine signifie en russe «chemin», tout comme Adhughmas signifie «le souriant» en tamachek et qui est là avec le groupe en qualité de coordonnateur avec la force russe Wagner, bien qu’il s’adonnerait à des activités de contrebande, selon le chef de l’APC, sauf que selon le wali d’In Guezzam, le chef de l’APC raconte n’importe quoi.
- On peut chasser le tigre ? a demandé Poutine
- Non, il n’y pas de tigres, a répondu, évidemment en souriant, Adhughmas.
- On m’a dit que l’Algérie était le pays des tigres !! ?
- Non mais la gazelle c’est possible, si on est un émir du Golfe.
Poutine n’a rien dit, tout juste fait une grimace.
- Mais quel est ce genre d’animal noir que je vois partout depuis que je suis là et a l’air de voler, marcher et courir sans but ?
Le dirigeant russe ne le sait pas, Brahim et Kadirov n’ont rien dit. Poutine parlait des sachets noirs. Dommage, peut-être que lui seul pourrait en finir avec ces créatures nuisibles, dans une guerre d’extermination totale. Brahim a eu comme un doute sur les intentions de cette étrange visite :
- Vous allez détruire notre pays ?
- Pourquoi voulez-vous que je le détruise, vous avez déjà des gouvernants pour ça.
… à suivre