L’Algérie offre 2000 bourses d’études dans l’enseignement supérieur et 500 bourses dans la formation professionnelle aux étudiants africains.
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique s’apprête à lancer un nouveau programme pour capter plus d’étudiants africains et autres. C’est ce qu’a fait savoir le directeur de la coopération au ministère, Rachid Hamdi, lors de son passage hier sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio algérienne. Baptisé «Study in Algeria (étudier en Algérie)», ce programme, dit-il, devra permettre aux universités algériennes d’accueillir plus d’étudiants étrangers, sans passer par les bourses d’études offertes par l’Etat.
Selon «L’Invité du jour» de la radio, un décret est en cours d’élaboration à cet effet. Le nouveau texte, détaille-t-il, autorisera les universités à recevoir des candidatures individuelles d’étudiants internationaux. «Un texte réglementaire est en préparation qui, en cas de validation, autorisera tous les établissements universitaires algériens à accueillir des candidatures individuelles d’étudiants internationaux souhaitant poursuivre un cursus universitaire en Algérie», déclare-t-il.
Et de préciser : «Une fois ce texte approuvé, il offrira la possibilité à des étudiants de toutes les nationalités, et pas seulement africains, de suivre un cursus universitaire en Algérie, comme c’est le cas partout dans le monde.» Pour améliorer l’attractivité de la «destination universitaire» algérienne, le même responsable évoque la nécessité d’améliorer les conditions pédagogiques et d’hébergement de ces étudiants, assurant que cette approche «permettra d’augmenter considérablement le nombre d’étudiants internationaux en Algérie».
Pour rappel, chaque année, l’Algérie offre 2000 bourses d’études dans l’enseignement supérieur et 500 bourses dans la formation professionnelle aux étudiants africains. Lors de sa participation, mardi dernier, aux travaux de la Conférence continentale sur l’éducation, la jeunesse et l’employabilité, tenue à Nouakchott (Mauritanie), le président Abdelmadjid Tebboune a rappelé «l’engagement de l’Algérie à augmenter ces chiffres».
Quid de la rétention des compétences ?
L’Algérie tire-t-elle profit de ces compétences étrangères formées dans ses universités ? Le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) a lancé, en mai dernier, un projet de recherche sur le sujet. Conduit par un groupe de sociologues chercheurs très connus, dont Mohamed Saïb Musette, Samir Djelti, Zahir Hadibi et Hocine Labdelaoui, ce travail scientifique devra donner des réponses à la question de la formation des compétences étrangères en Algérie, sans tirer profit de leur savoir, comme c’est le cas dans de nombreux pays à travers le monde.
Les chercheurs ont déjà établi un constat. Il est résumé par Zahir Hadibi. «L’Algérie, fidèle à son histoire et à sa solidarité avec les pays africains, offre régulièrement des bourses d’études, mais elle n’a pas encore adopté une stratégie d’investissement dans le marché international de l’ES ou de la rétention des talents», avait-il expliqué.
Le sociologue souligne, dans ce sens, le taux assez faible d’étudiants étrangers en Algérie (0,5%) par rapport aux pays voisins (Maroc et Tunisie), où ils sont quatre fois plus nombreux. En prenant appui sur le rapport de recherche sur les étudiants étrangers (Cread 2019), il affirme que le taux de rétention des étudiants est encore très faible.
Pour sa part, Mohamed Saïb Musette a mis en avant le classement de l’Algérie selon l’indice de la compétition mondiale des compétences (l’Algérie est classée 102e mondial, selon cet indice, sur 132 pays dans le monde en 2023). «Ce classement peut être amélioré avec la production des indicateurs de la rétention et de l’attractivité des compétences», insiste-t-il. Selon lui, avant de parler de rétention, «il faut construire notre capacité d’attraction des étudiants étrangers, sachant que le nombre des boursiers étrangers est en baisse par rapport aux dix dernières années».
Ouargla : une délégation de l’Université d’Oufa visite l’ENS
Une délégation de l’Université d’Oufa, en Russie, a visité hier l’Ecole normale supérieure (ENS) de Ouargla, dans le cadre du renforcement de la coopération dans la formation académique et
la recherche scientifique.La visite de la délégation intervient en application de la convention de coopération signée en mai dernier en Russie et portant sur le développement et l’exécution de programmes communs de recherche, l’échange d’enseignants universitaires et d’étudiants, l’organisation commune de manifestations académiques et scientifiques, conférences, ateliers et expositions, a indiqué le directeur de l’ENS, Mohamed Faouzi Benbrahim.
La rencontre a permis aux directeurs des deux institutions de l’enseignement supérieur d’examiner les voies et moyens de consolider leur coopération, les opportunités offertes par l’Oufa aux étudiants étrangers, ainsi que l’éventuelle révision à la hausse des bourses d’étude pour les étudiants de Master et doctorants de l’ENS.
Le doyen de la faculté de pétrole et des mines, le Pr Sultanov Shamil, chef du centre de recherche scientifique à l’Université d’Oufa, a, dans son intervention, donné un aperçu sur les facultés et spécialités académiques disponibles au niveau de cette institution, et les opportunités d’études mises à la disposition des étudiants étrangers, dont les Algériens.
Mettant à profit ce séjour en Algérie, la délégation russe a visité les structures de formation, dont les salles de cours, laboratoires et bibliothèque centrale de l’ENS, ainsi qu’une exposition des clubs scientifiques de l’ENS versés dans divers domaines, dont les énergies renouvelables, la géologie et autres filières. La délégation de l’Université russe d’Oufa devra se rendra à Hassi Messaoud où elle visitera des entreprises pétrolières.