Pour l’Aïd, le discret chef des talibans appelle à observer la charia

06/04/2024 mis à jour: 08:00
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Le chef suprême des talibans a lancé un appel samedi aux Afghans pour qu'ils observent la loi islamique, telle qu'imposée par son gouvernement, malgré son absence de reconnaissance internationale, tout en invitant «toutes les nations» à renouer leurs liens avec Kaboul.

Dans un message rare écrit à l'occasion de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du ramadan la semaine prochaine, l'émir Hibatullah Akhundzada a souligné que le non-respect de la charia, la loi islamique ultra-rigoriste imposée par les talibans, engendre l'insécurité.

Vivant reclus à Kandahar, alors que le gouvernement siège à Kaboul, l'émir a exprimé son désir d'établir des relations diplomatiques et économiques avec toutes les nations, bien que la communauté internationale ait rompu ses liens avec les autorités afghanes depuis la prise de pouvoir des talibans en août 2021.

Le gouvernement taliban a adopté des mesures restrictives à l'égard des femmes, qualifiées d’«apartheid de genre» par l'ONU, et l'éducation des filles est désormais interdite après l'école primaire, faisant de l'Afghanistan le seul pays au monde avec cette politique.

En janvier, un enregistrement audio attribué à l'émir avait fait surface, promettant de rétablir des châtiments tels que les coups de fouet publics et les lapidations pour adultère, qui avaient suscité l'indignation mondiale sous le premier gouvernement taliban de 1996 à 2001.

Bien que les exécutions publiques soient aujourd'hui moins fréquentes, les châtiments corporels, notamment les coups de fouet, restent courants, notamment pour des crimes comme le vol, l'adultère ou la consommation d'alcool.

Mercredi, cinq hommes et une femme accusés d'«adultère» et de «sodomie» ont été fouettés en public dans la province orientale du Logar, selon la Cour suprême.

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