La présidente du tribunal correctionnel de Annaba a condamné, jeudi, H. Moussa, 38 ans, et K. Nerdjess, 26 ans, à cinq ans de prison ferme chacun. Ils ont été reconnus coupables «d’atteinte aux préceptes de l’islam», conformément à l’article 144 bis 2 du code pénal.
Cet article de loi stipule que toute personne qui offense le prophète ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’islam, que ce soit par écrit, dessin, déclaration ou autre moyen, est passible d’une peine de trois à cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 50 000 à 100 000 DA, ou de l’une de ces deux peines seulement.
En l’espèce, les poursuites avaient été engagées d’office par le ministère public après que les deux accusés aient échangé des propos sur une page Facebook consacrée à des débats autour de la religion. Les faits remontent à juillet 2024, lorsque le ministère public a été alerté des discussions tenues sur ce réseau social.
Placés sous contrôle judiciaire après leur audition par un magistrat instructeur près le même tribunal, les deux prévenus ont finalement été jugés à la fin de semaine. H. Moussa, ancien policier de 38 ans, est suivi par un psychiatre depuis 2014 en raison de problèmes de santé mentale, selon son avocat, Koceila Zerguine. Toutefois, une expertise ordonnée par la justice a conclu que l’accusé était responsable de ses actes au moment des faits.
Quant à K. Nerdjess, 26 ans, elle est enseignante d’anglais dans une école privée. Lors de leur procès, les deux prévenus s’étaient défendus d’avoir «porté atteinte à l’islam», religion d’Etat, assurant qu’ils avaient seulement fait part de leurs réflexions. «Un appel sera interjeté dimanche», a déclaré Me Koceila Zerguine, à sa sortie de l’audience.