Mohend Larbi Moussaoui est un poète bien connu dans la région d’Adekar et ses environs. Ces récits de poésie diffusés sur sa page Facebook et sur sa chaîne Youtube ne passent pas inaudibles.
Ce sont des textes qui s’inspirent des contes de La Fontaine, à l’image de ceux des chanteurs Slimane Azem, Asm’aken tesawal ddunit (à l’époque où la nature s’exprimait) ou du chanteur Aït Menguelet, dont sa chanson Taqsit n tzizwa d warzazen (Le conte des abeilles et les guêpes). Ses œuvres brillent par ses belles expressions authentiques kabyles et leurs richesses en vocabulaire du terroir.
D’ailleurs, certains mots sont en voie de disparition, par exemple «nerra laqvul i walan» (on a mis des œillettes pour nos yeux), ou bien «nettezi i lhedh nettwaqen » (on tourne dans la piste, en étant enchaînés). Quant à leurs contenus, il a beaucoup usé des sens figurés, à en croire «ttimsa3req» (les devinettes). Quand on demande aux jeunes de la région de ce qu’ils pensent de sa poésie, ils nous répètent tous la même chose : «Dda l3arbi est une véritable encyclopédie linguistique kabyle et une école de sagesse.» M. Moussaoui compte à ce jour trois albums de récits de poésie avec des fonds musicaux, dont le premier est édité en 2019 par la maison Sidi Aïch musique. Il comprend 17 œuvres comme Amachahou, Tazelt (carotte sauvage), Bettu (le partage), Tamaghbunt (La malheureuse)… Le second album est déjà enregistré au même studio de Sidi Aïch Musique. Celui-ci compte 15 titres de poèmes avec des trames musicales.
Malheureusement, il peine à être diffusé faute de subventions. Pour ce faire, le producteur doit acheter au minimum 3000 timbres à coller sur chaque album auprès de l’ONDA à raison de 15 DA/unité, soit au total 45000 DA. Or, les producteurs refusent de prendre des risques et l’exigent, à leur tour, des auteurs de l’œuvre de la débourser.
Une aberration quoi. Sans citer, d’ailleurs, celles dépensées par l’auteur durant sa réalisation, comme les frais de l’enregistrement, les payements des musiciens, conception de maquette… En d’autres termes, les producteurs se contentent juste à mettre leur cachet sur les produits.