Le port de Béjaïa a enregistré durant l’année 2021 une baisse du volume de ses activités. Ce dernier a clôturé l’exercice précédent avec un recul estimé à -21%, et un tonnage global de 12,45 millions de tonnes du volume traité.
Le président-directeur général de l’Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB), Kasmi Halim, explique ce fléchissement par les nouvelles orientations économiques des pouvoirs publics visant à réduire la facture d’importation et le déficit de la balance commerciale ainsi que la sortie des devises, qui ont, selon lui, «eu un impact direct sur le volume des importations, ce qui a directement impacté l’activité portuaire au port de Béjaïa».
La performance de ce port, qui absorbe au moins 25% du trafic national tourné vers le commerce des hydrocarbures et de marchandise générale, a été tirée vers le bas, principalement, par la réduction du volume de pétrole exporté qui a enregistré un tonnage de 1,8 million de tonnes en 2021 contre 4,4 millions de tonnes en 2020, soit un recul de -59%.
Il est utile de rappeler, à ce propos, que l’Algérie s’est engagée, dans le cadre des accords avec les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), à opérer une coupe sur le volume de la production. La baisse des exportations des hydrocarbures n’est pas engendrée uniquement par cet accord.
Localement, des travaux de maintenance, qui sont en cours de réalisation sur la canalisation qui relie le port de Béjaïa à Hassi Messaoud (dans la partie Béjaïa), ont quelque peu ralenti la capacité d’acheminement du pétrole brut, puisqu’elle est exploitée à faible débit. Mais, il n’en demeure pas moins que le volume des importations a également enregistré une baisse de -6,58% avec un tonnage de 9,54 millions de tonnes en 2021, contre 10,21 millions de tonnes en 2020.
Les marchandises hors hydrocarbures à l’import ont totalisé un volume de 8,6 millions de tonnes en 2021 contre 9,46 millions de tonnes en 2020, soit une régression de -8,63%. Les principaux produits qui ont connu une baisse en 2021 sont : le maïs (-12%), l’orge (-45%), le bois (-4%), le soja (-38 %), l’huile (-7%), les produits ferreux (-56%) et les produits chimiques (-26%).
Néanmoins, certains produits ont tout de même enregistré une hausse, tels que le sucre (+20%), le blé (+37%) et l’argile (+20%). Ainsi, en matière d’exportation, le port de Béjaïa, qui emploie 1447 employés dont 1390 agents permanents, a réalisé une augmentation de 3% avec un volume total de 1,09 millions de tonnes.
A la question de savoir quel produit exporte-t-on en dehors du pétrole, le PDG dira que «l’export du sucre représente 75% du volume global des exportations hors hydrocarbures, le reste est constitué de produits divers issus des industries implantées dans la région, tels que la mélasse, les caroubes, l’électroménager, l’huile d’olive…», précisant que cela répond à la volonté de l’Etat «de rééquilibrer la balance commerciale en boostant les exportations hors hydrocarbures».
Néanmoins, ajoute-t-il, «sur ce volet, le port de Béjaïa a traité durant l’exercice 2021, 958 navires contre 1028 navires en 2020, soit 70 navires en moins». L’autre activité du port qui a été impactée, cette fois-ci, par la pandémie, est le trafic conteneurs, comme partout dans le monde, qui s’est traduit, selon notre interlocuteur, par une baisse du trafic conteneurs de 17%. En 2021, 203 355 EVP (équivalent à 20 pieds) ont été traités par le port de Béjaïa contre 246 811 EVP en 2020.